Le Nouvelliste
Forum du citoyen de l'UEH : quelle médecine pour quelle société ?
Feb. 20, 2020, midnight
La faculté de médecine et de pharmacie de l'UEH a organisé le premier forum du citoyen en vue de renouveler la mission universitaire en responsabilité sociale. Présentée comme un élément clé pour l'accréditation d'une faculté de médecine, la responsabilité sociale a été au coeur des débats à l'hôtel Le Plaza ce mardi 18 février 2020. Les différents participants représentant diverses couches de la société ont été amenés à répondre, à travers un atelier scientifique, à plusieurs questions. "Quel serait pour vous le médecin haïtien ou professionnel de la santé idéal" ? "Quels rôles devrait jouer la faculté au sein de la société pour répondre à vos attentes" ? "Comment pourriez-vous être partenaires de la faculté pour qu'elle forme mieux ses médecins et professionnels de la santé" ? Pour répondre à ces questions, commerçante, journaliste, maire, fonctionnaires du secteur privé et du secteur public, en gros, toutes les couches de la société ont passé plusieurs heures à discuter en atelier. Le forum a pour but d'intégrer la faculté de médecine et de pharmacie de l'UEH dans son rôle de responsabilité sociale et de lui permettre de collecter des informations venant du grand public. Le tout pour déterminer quel type de professionnel de la santé dont Haïti a besoin en se servant de la loupe d'une réflexivité pluridisciplinaire. En ce sens, le Dr Jean Claude Cadet, doyen de la faculté de médecine de l'UEH, pense qu'il faut rapprocher les facultés de médecine le plus possible de la société. Par rapport aux services rendus à la société haïtienne, la faculté de médecine pense mettre sur pied une commission des amis de la faculté de médecine afin d'intégrer la société civile dans la gestion de ce patrimoine. «Aujourd'hui, on constate la fuite des cerveaux, notamment dans le domaine médical. Il y a aussi le cas de ceux qui se font soigner à l'étranger parce qu'ils n'ont pas confiance dans la médecine haïtienne. Ces deux faits doivent amener les facultés de médecine à se poser des questions pour savoir comment former des professionnels de santé capables de répondre aux besoins de la société. C'est une bonne chose que l'Université d'État d'Haïti donne le ton», soutient, pour sa part, la mairesse adjointe de Port-au-Prince qui ne tarit pas d'éloges sur le côté innovateur du forum du citoyen. Pour le directeur général du ministère des Affaires sociales, le Dr Rudy Hériveaux, le titre de l'activité est très révélateur de la vision de la FMP/UEH. «Cet atelier va permettre à la faculté de développer de meilleurs rapports avec la société. Le pouvoir central doit aussi saisir cette opportunité pour réitérer son appui à l'université qui a un budget d'environ 1% et qui doit chaque jour faire face à de nombreuses difficultés. Je suis là pour les féliciter, encourager l'État à accompagner cette initiative et inviter les autres universités à marcher dans le sillage de cette nouvelle dynamique», confie le Dr Hériveaux. Les représentants de l'AUF, qui ont financé les travaux relatifs à l'accréditation de la faculté de médecine de l'UEH, se disent satisfaits de tout ce qui se fait depuis le lancement du processus. «Cette activité est en parfaite harmonie avec la vision mondiale des instances internationales par rapport aux facultés de médecine. Le médecin ne doit pas rester sur son piédestal pour prendre en charge les patients; à un certain moment, il faut un feedback pour savoir ce que la société pense des soins qu'elle reçoit», assurent des partenaires financiers et techniques. Un peu plus loin, le décanat de la faculté de médecine de l'UEH donne la garantie que désormais ladite faculté sera plus proche de la société. «On est en train de réfléchir afin de cibler des communautés spécifiques au bénéfice desquelles la faculté de médecine de l'UEH pourra organiser régulièrement des activités visant à améliorer la santé au sein de cette communauté», déclare le Dr Jean Claude Cadet, en marge de cette activité qui s'est terminée sur le rythme de nouvelles responsabilités venant directement de la société civile que les facultés de médecine se doivent d'assumer.