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Économie : Le nouvel arrêté présidentiel sur les marchés publics en Haïti, entaché d’aberrations, selon l’expert Jean Eddy Amajuste

Feb. 20, 2020, midnight

P-au-P, 20 févr. 2020 [AlterPresse] --- Le nouvel arrêté, sur la passation de marchés publics, publié, le mercredi 12 février 2020, par l’exécutif, serait entaché de diverses aberrations, met en garde Jean Eddy Amajuste, économiste et spécialiste des marchés publics, interrrogé par l’agence en ligne AlterPresse.« L’État a commis une omission. Car, selon l’arrêté présidentiel, le libre accès à la commande publique ne sera plus applicable, dans le cadre de ces marchés », souligne l’expert Amajuste.« Cela veut dire qu’automatiquement on aborde ces marchés, intéressant la défense nationale ou la sécurité nationale, l’État va utiliser des procédures, des méthodes exceptionnelles, comme des gré-à-gré ».« Quand l’État place le marché de l’électricité dans la catégorie des marchés intéressant la défense nationale, cela veut dire que l’État peut passer ses marchés, sans respecter les règles et procédures de passation des marchés, dans tout ce qui a rapport à l’électricité », signale Amajuste.« En termes de retombée, il pourrait y avoir, aisément, des cas de surfacturation. L’État choisit directement une entreprise. Une fois qu’il n’y a pas de mise en concurrence, un marché, qui devrait coûter 1 million, coûterait alors entre 2 à 3 millions ».Placer le marché de l’électricité, dans la catégorie des marchés intéressant la défense nationale, constitue une « décision très grave », critique l’expert Jean Eddy Amajuste.Dans ce contexte, l’État est en train de chasser, indirectement, les entreprises privées. Or, Chasser des entreprises dans différentes branches d’activités, notamment l’électricité, pourrait avoir de grandes conséquences sur l’économie nationale, prévient-il.Il y aura des cas de corruption, une absence d’investissements privés et de création d’emplois, selon Jean Eddy Amajuste, rappelant comment cet arrêté a été pris dans un contexte de vide institutionnel, au parlement, devenu dysfonctionnel depuis le 13 janvier 2020.L’économiste et spécialiste des marchés publics, Jean Eddy Amajuste, relève aussi une aberration, au niveau de la catégorie dite de marchés, qui concourt à la stabilité et au développement de la nation, et des valeurs qui la fondent, ou au bien-être général de la population, approuvés par résolution en Conseil des ministres.« Il n’y a plus de marchés publics, quand cette catégorie est visée automatiquement par l’arrêté ».Selon cet arrêté, des accords de gré à gré, en appels d’offres restreints, entre autres, pourraient être passés, en passant outre à certaines contraintes et limitations, en méprisant tout carrément ces contraintes et limitations, « au nom de la sécurité nationale ». [mj emb rc apr 20/02/2020 13:30]