Le Nouvelliste
Assassinat, kidnapping et contre-attaque de la PNH...
March 16, 2020, midnight
Le concert d’armes automatiques qui a commencé dimanche au soir s'est poursuivi aux premières heures de la matinée, à l’entrée sud de Port-au-Prince, lundi 16 mars 2020. « C’était terrifiant », a confié en sanglots un homme, peu après 7 heures du matin. « J’ai dû forcer ma femme et les enfants qui m’accompagnaient à fuir. Je suis resté seul dans ma voiture, coincé dans un embouteillage », a-t-il lâché, exaspéré parce que la mort peut être au bout de ce trajet que l’on fait avec le cœur au fond de la gorge. Secoué, ce père de famille a eu plus de chance qu’une ouvrière, Sania Petit-Frère. En route pour se rendre au travail à Palm Apparel, au moment des tirs, elle a fait un malaise avant de perdre connaissance. Elle a rendu l’âme peu après, a révélé au journal le syndicaliste Pierre Télémaque de Plastic/BO. « C’est un acte barbare », a pesté le syndicaliste, qui s’en prend aux autorités « qui n’assument pas leurs responsabilités ». Les ouvriers sont doublement victimes de ces autorités qui ne font pas leur travail et qui utilisent l’argent des ouvriers pour arroser des bandits, s'est plaint Pierre Télémaque. Quelques heures auparavant, à 1 heure du matin environ, des bandits armés ont tué chez lui, au Canapé-Vert, Jean Hervé Paul, 54 ans, fils de l’éducatrice bien connue, Mme Franck Paul. Jean Hervé Paul rentrait chez lui après avoir pris quelques verres avec des amis. Les bandits l’ont intercepté chez lui. Les premières informations indiquent qu’il ne voulait pas suivre ceux qui étaient venus l’enlever, a confié une source interrogée par le journal. « C’est terrible. Mme Franck Paul est dévastée. Il ne lui reste qu’un fils qui ne jouit pas d’une excellente santé », se lamente la source interrogée par le journal. Samedi, au petit matin, trois personnes, dont une femme, ont été kidnappées à Pont-Morin, non loin d’un point fixe de la police, a appris le journal. « Le véhicule dans lequel on les transportait est tombé en panne. Les ravisseurs se sont arrêtés au Champ de Mars, à quelques mètres du local de l'unité spécialisée de la police nationale, l’Udmo, à la rue Capois. Au cours du transfert des kidnappés dans un véhicule immatriculé Service de l’État, l’un d’eux, le plus âgé, a pu s’enfuir. Les deux autres ont été conduits et séquestrés à Village-de-Dieu avant d’être remis en liberté après versement d’une rançon », a révélé notre source. Jeudi, peu avant 7 heures du matin, un homme a été enlevé devant l’école de son enfant à l’avenue N par des individus, dont deux descendus d’un véhicule immatriculé Officiel, a appris le journal. Au moment du kidnapping, des coups de feu ont été entendus. Un agent de sécurité d’une école attenante a tiré en l’air pour dissuader les ravisseurs, a appris le journal qui ne sait pas si cette personne kidnappée a été libérée ou non. La police, entre-temps, a mené des opérations, dont celle effectuée dans la nuit du 13 au 14 mars, à la ruelle Bassa, dans le quartier de Jubilé, aux Gonaïves qui s’est soldée par la mort de trois bandits et la saisie d’un fusil d’assaut Ruger et d’un chargeur contenant 13 cartouches, a confié au journal le porte-parole parole de la PNH, Michel-Ange Louis-Jeune. Entre le 14 et le 15 mars, la police a appréhendé Norbert et Ebert Alcé pour leur implication présumée dans le kidnapping de leur sœur, a poursuivi Michel-Ange Louis- Jeune. La BLTS et des agents de l’AGD ont procédé à la saisie, au port du Cap-Haïtien, de trois armes à feu, dont un fusil PR-15. Deux personnes, François Jerry et Josemé Jules, ont été arrêtées dans le cadre de cette opération, a indiqué le commissaire Michel-Ange Louis-Jeune. Par ailleurs, la police et le parquet de Croix-des-Bouquets ont interpellé un suspect blessé qui était soigné dans un hôpital de Médecins sans frontières (MSF). L’identification du suspect est en cours, a-t-il ajouté, sans rentrer dans les détails. Au Cap-Haïtien, lundi 16 mars, trois hommes ont été tués par balle après le braquage d’un cambiste. Les bandits, qui circulaient à moto, ont été pris en chasse par la police. Deux d'entre eux ont été tués. Un poste sur les réseaux montre le conducteur de la moto recevoir le coup de grâce d’un homme en civil. Deux pistolets en possession des bandits ont été retrouvés, a appris le journal.