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Le Nouvelliste

Hinche-Insécurité: une brigade de surveillance pour se protéger des bandits

Nov. 20, 2019, midnight

Les actes de banditisme, de vol à main armée et de viol sont de retour dans le département du Centre. Entrepreneurs, policiers, directeurs d'écoles, leaders d'églises et d'organisations communautaires sont tous montés au créneau pour dénoncer les actes de violence et d'insécurité qui sévissent dans plusieurs communes dudit département. Dès l'opération «peyi lòk», le vol de véhicules, les actes de braquage et d'assassinat prolifèrent. Les policiers, professionnels de la presse et propriétaires de petites et moyennes entreprises sont attaqués. Déjà neuf cas sont enregistrés. C'est le cas du jeune clerc au tribunal de paix de Saut-d'Eau, Chinetaro Maximé, tué par balle mardi au centre-ville. La victime a été atteinte de plusieurs projectiles. Oblane Prince, propriétaire d'une petite entreprise à Lascahobas, a été torturé puis laissé pour mort à Lahoye de l'Est (Thomonde). L'entrepreneur agricole Edmond Pierre Julien a été retrouvé anesthésié et ligoté à l'intérieur de son champ de manioc à La Belle-Onde. Aslin Calisthène a été tué à coups de machette et troué de balles sur la route de Maïssade. Odnès Marcelin, un agriculteur de 60 ans, a été enlevé depuis une semaine dans son champ dans la section Juanaria. Trois conducteurs de taxi-moto ont été retrouvés sans vie à Savane-à-Diane (Maïssade) le week-end écoulé. Dans la matinée du vendredi 15 novembre 2019, des bandits armés ont attaqué la résidence de Reline André Mergéus, agent 3 de la Police nationale d'Haïti et propriétaire d'une petite entreprise de vêtements à carrefour Ledan. Des tirs nourris ont été entendus. Tout le quartier était aux abois, rapportent deux policiers qui habitent dans la zone.  Reline André Mergéus dénonce ce qu'il appelle la «chasse aux sorcières» livrée notamment aux agents de la Police nationale d'Haïti. « Les gens de bien ne doivent pas céder aux malfrats. Il est possible de faire front commun contre les truands », a martelé l'officier de police. « Depuis quelque temps, je suis attaché au service de la circulation au commissariat de Hinche et je m'adonne à des activités entrepreneuriales », ajoute Reline André Mergéus. Depuis, je suis la cible des brigands à Hinche. Mes déboires remontent au 15 mars 2017, lors d'un important rassemblement de jeunes durant lequel ces derniers ont dressé des barricades enflammées à Rhodé 1. J’ai été l'objet de menaces verbales et physiques. Des jeunes militants chauffeurs de motos-taxis m'accusaient toujours de vouloir leur barrer la route, au mépris des luttes pour forcer le président à quitter le pouvoir alors que je revenais du bureau en uniforme », a déclaré Reline André Mergélus que nous avons rencontrée à l'hôpital Sainte-Thérèse de Hinche. En signe de protestation, certains résidents de la zone ont décidé de créer une brigade de surveillance pour se protéger. « Nous vivons dans la peur de nous faire assassiner par des truands qui sèment la pagaille dans la ville. Pour l'instant, nous créons notre propre brigade dans le quartier jusqu’à ce que les tenants du pouvoir prennent des décisions pour garantir la sécurité des gens de bien dans la ville », écrivent certains résidents du quartier carrefour Ledan dans une lettre de protestation. Il est fait obligation à l'État dans la Constitution de 1987 de prendre des mesures concrètes en vue de protéger les vies et les biens de la population. Le même jour, en collaboration avec les habitants des quartiers populaires, les membres de la brigade ont mis la main au collet de Jackson ainsi connu qui, selon les membres de la population, représente un potentiel danger pour leur communauté. Ce dernier a été capturé, tabassé puis brûlé vif par des membres de la population, qui ont juré de se protéger en lieu et place des autorités locales. « Tout bandit mourra comme Jackson. Carrefour Ledan envoie un signal fort aux membres des gangs notoires qui opèrent dans tout le département », rapporte un riverain sous le couvert de l'anonymat après avoir posé cet acte de barbarie.