Le Nouvelliste
Mairie de Hinche, déjà une semaine de paralysie
March 20, 2020, midnight
Jusqu'à 11 h 30 a.m., les barrières principales de la mairie de Hinche étaient fermées ce mercredi. Tout y est paralysé. Traîtrise, incompétence, gabegie sont entre autres griefs des employés de cette institution contre les autorités municipales. Tout a commencé avec des sit-in des employés de la mairie qui réclament leur dû depuis deux semaines alors que le délégué départemental appelle les maires à s'impliquer dans la lutte pour contrer le coronavirus. les employés exigent le paiement de sept mois d'arriérés de salaire. « Nous décidons de fermer les portes de la mairie jusqu'à la satisfaction de notre revendication. Nous allons déposer les clés au greffe du tribunal de paix de Hinche. Nul ne peut procéder à l'ouverture de l'institution sans notre avis », ont déclaré ces protestataires, menaçant de bloquer la principale route reliant Hinche à Port-au-Prince. Très remontés contre le premier citoyen de la ville, Jonel Jean-Baptiste, et le titulaire du ministère de l'Intérieur et des Collectivités territoriales, qui, selon eux, traitent les employés de la mairie de Hinche en parents pauvres en dépit de leurs potentialités à faire bouger l'assiette fiscale de l'institution. Par ailleurs, les protestataires en ont profité pour dénoncer les actes répréhensibles des autorités au profit des « grands mangeurs » de la capitale et l'utilisation de leurs privilèges pour accaparer les biens de l'État dans la communauté. « Cette mairie va mal. Impossible de prendre le chemin du changement avec ces dirigeants qui divisent les employés de l'institution en clans », a déclaré Jean-Christian Ficaro, chef de file du mouvement, avant d'ajouter : « Le coronavirus est à nos portes. Nous n'avons ni eau ni nourriture chez nous. Nous voulons avoir de l'argent pour organiser nos foyers et faire face au coût de la vie.» Dans la foulée, un jeune homme à mobilité réduite, employé de la voirie, s'en prend au maire Jonel Jean-Baptiste, au chef du gouvernement, au titulaire du ministère de l'Intérieur, aux responsables du Bureau du secrétaire d’État à l'Intégration des personnes handicapées ( BSEIPH ), qui ne travaillent pas à l'amélioration des conditions de vie des petites bourses, notamment les handicapés et les démunis. « Nous vivons dans des conditions inhumaines à Hinche. J'ai six enfants. Impossible de vivre avec quatre mille gourdes que l'on perçoit trois fois l'an. Et le pire, les programmes sociaux du gouvernement n'atteignent pas les plus démunis », se plaint le jeune homme, rêvant d'une autre Haïti, où les personnes à mobilité réduite trouvent de quoi se nourrir de leurs champs d'activité.