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Le Nouvelliste

Les personnes handicapées exigent le respect de leurs droits

Dec. 5, 2019, midnight

Plusieurs centaines de personnes handicapées ont effectué le déplacement pour prendre part à la cérémonie de commémoration de la journée qui leur est dédiée. Sourds-muets, aveugles, estropiés, personnes à mobilité réduite ont entre autres été remarquées sur l’esplanade qui était à son comble. Calmes, ils observaient le déroulement de l’activité jusqu’à ce que l’un des leurs vienne prendre la parole en leur nom. Ce dernier n’a cessé de féliciter les acteurs étatiques concernés qui, selon lui, ne ménagent aucun effort pour subvenir à leurs besoins. Ce discours a porté les assistants paisibles à se désolidariser de leurs pairs et à tempêter dans la salle : « La Caisse d’assistance sociale ne nous a accordé que quatre mois durant toute l’année. Le processus de recrutement est partisan. 1.500 gourdes ne peuvent pas subvenir à nos besoins. Il faut augmenter la somme qu’on nous alloue. Toutes les personnes handicapées ne sont pas inscrites à la Caisse d’assistance sociale ». Telles sont des révélations de ces personnes qui crient au scandale et qui appellent à effectuer des changements au sein des institutions responsables de leur prise en charge. Cela n’a pas empêché la cérémonie de suivre son cours. Les membres du cabinet ministériel accompagnant Jean-Michel Lapin ont pu prendre la parole. Pour apporter des réponses appropriées aux personnes handicapées, le Premier ministre n’a pas lu un seul mot de son discours. « Je vous ai entendus. Il y a aujourd’hui un autre problème à aborder. Environ sept mille personnes demandent à l’État d’agir en leur faveur. Les subventions mensuelles de la CAS sont insuffisantes », a répondu le chef du gouvernement intérimaire. Selon M. Lapin, il faudrait créer une commission intersectorielle pour mieux apprécier le problème et chercher des formules pouvant le résoudre. « Nous demandons d’ouvrir le cadre beaucoup plus large afin d’aider toutes les personnes handicapées à bénéficier du service public de l’État », a enjoint le Premier ministre aux ministres et secrétaires d’État concernés par la prise en charge de cette tranche de citoyens. Ajoutant qu’il ne veut rien promettre, Jean-Michel Lapin a fait savoir qu’ils vont travailler afin d'augmenter l’aide de la caisse d’assistance de 1.500 gourdes à 25.000 gourdes. « Les personnes handicapées sont nos semblables. Tout homme doit vivre dans la dignité », a conclu le Premier ministre. La ministre des Affaires sociales, Marie Élise Brisson Gélin, a confié à l’assistance qu’elle a entendu son cri. Elle en a profité pour faire savoir que le chef de l’État l’a instruite de répertorier toutes les personnes handicapées éparpillées à travers le pays pour faire d’elles des bénéficiaires du programme de la CAS. Entre Cité Soleil et camp la Piste à Delmas, 2, 300 personnes ont déjà été identifiées. Selon les chiffres communiqués par la ministre, actuellement, 6949 personnes handicapées sont enregistrées à la liste de la CAS. « Pour figurer sur cette liste, il faut être une personne handicapée et détenir une pièce d’identité légale », a ajouté Mme Gélin. Le secrétaire d’État à l’Intégration des personnes handicapées, Gérard Oriol Jr, rappelle les efforts du SEIPH afin d’assurer le respect des droits des personnes handicapées, conformément aux conventions ratifiées par Haïti. « Actuellement, le pays a ratifié deux conventions et adopté deux lois nationales. Au cours de l’exercice 2018-2019, le BSEIPH a aidé 16 organisations à trouver une subvention auprès de l’État pour soutenir des familles. Selon lui, 49 personnes handicapées, sur la base d’un concours, ont été recrutées par l’OMRH afin d'intégrer l’administration publique. Après cette initiative, son bureau a permis à plus de 300 personnes handicapées de bénéficier de l’aide financière pour subvenir à leurs besoins. En collaboration avec Food for the poor, nous avons construit 51 logements et remis leurs clés à des personnes handicapées. Plus de 300 fauteuils roulants et autres matériels ont été distribués. Le numéro un du BSEIPH a ajouté que le travail pour l’amélioration des conditions de vie des personnes, notamment celles des handicapées, ne marche pas de pair avec la violence et l’instabilité. Il dit réclamer un climat serein pour les accompagner. En marge de cette journée, mille personnes à mobilité réduite ont bénéficié d’un bon d’achat de deux mille gourdes leur permettant d’acheter des cadeaux dans n’importe quel supermarché du pays. Le Premier ministre les a appelées à conserver cette carte prépayée que le gouvernement compte renflouer chaque mois. Les 300 personnes dénombrées entre Cité Soleil et Delmas ont, pour leur part, reçu leur premier chèque de 1500 gourdes.