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Le Nouvelliste

Action à court terme dans l’agriculture: « Ce qui ne marchait pas avant ne marchera pas durant le coronavirus», prévient Jean André Victor

April 30, 2020, midnight

Craignant une famine dans le pays à cause du Covid-9, le président de la République, dans son adresse à la nation, a annoncé que des dispositions ont été prises à travers le ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural en vue d’assurer la disponibilité de certains produits agricoles pour les trois prochains mois. Des instructions ont été passées au ministre de l’Agriculture pour que démarre le labourage des surfaces agricoles dans plusieurs régions. Le ministre doit également distribuer des semences à cycle court dans ces zones. Pour l’agronome Jean André Victor, toutes ces actions n’aboutiront à aucun résultat.   « Le secteur agricole était en crise bien avant le coronavirus… On ne peut prétendre trouver une solution aux problèmes auxquels est confronté ce secteur durant le coronavirus alors qu’on ne pouvait pas le faire avant », croit le président du MOPOD. Ce qui n’avait pas marché avant ne marchera pas durant le coronavirus, prévient Jean André Victor Soulignant que les problèmes du secteur agricole n’ont pas commencé avec le coronavirus, il soutient qu’ « un plan pour contrer la famine qui menace le pays doit tenir compte des difficultés et des contraintes auxquelles faisait face le secteur agricole bien avant le coronavirus ». Le président Jovenel Moïse avait déclaré que si des planteurs arrivent à mettre en commun 500 carreaux de terre pour former un bloc de production agricole, le gouvernement installera dans leur région une pompe à eau solaire pour irriguer les terres agricoles. « C’est une blague », ricane l’agronome qui évoque les raisons pour lesquelles une telle promesse « est totalement impossible ». Même si dans une zone les paysans parvenaient à mettre en commun 500 carreaux de terre, il faudrait qu’il y ait un point d’eau, premièrement. Deuxièmement, il faudrait que les terres soient irrigables. Troisièmement, selon Jean André Victor, s’il s’agit de terres déjà irriguées, il existe un schéma de réseaux de distribution qu’on doit prendre en compte. Jean André Victor dit prévoir que toutes interventions qui s’inscrivent dans le court terme est une « perte d’argent » annoncée. Mais le pire, a-t-il poursuivi, on va hypothéquer l’avenir. Un véritable plan, selon l'agronome devrait préciser le type de production qui va être considéré, la superficie de l’espace qui va être mis en production, la portion de la population qui va être touchée par la production et le délai des actions qui vont être entreprises. Le système d’écoulement des biens qui seront produits devrait être également clairement mentionné dans le plan d’opération, toujours selon Jean André Victor.         Croyant que la menace de famine dans le pays est réelle, Jean André Victor, pour qui le secteur agricole est en déclin et marche vers l’effondrement, croit qu’il faut une « mobilisation générale ». Cela veut dire, soutient l’agronome, qu’il faut travailler avec tous les acteurs impliqués dans le secteur.  « Un plan dépasse les limites du ministère de l’Agriculture », craint-il.