Le Nouvelliste
Diphtérie en Haïti: l’OPS/OMS attire l’attention
Oct. 24, 2019, midnight
Tandis que la guerre pour le pouvoir occupe l’essence de l’actualité en Haïti, l’Organisation panaméricaine de la santé/Organisation mondiale de la santé, attire l’attention sur l’épidémie de diphtérie qui sévit en Haïti. Dans son rapport publié le 18 octobre dernier, l’OPS/OMS indique qu’Haïti et la République bolivarienne du Venezuela sont les seuls pays à signaler des cas confirmés de diphtérie en 2019 alors qu’en 2018, ils étaient trois dans la région (Colombie, Haïti et Venezuela). L’OPS/OMS rapporte que le pays a déjà enregistré 151 cas suspects de diphtérie, dont 17 confirmés entre la première et la 36e semaine épidémiologique de cette année. « Les cas probables enregistrés sont plus élevés que le nombre signalé au cours de la même période en 2017 (99 cas), mais restent inférieurs à ceux enregistrés au cours de la même période en 2018 (269 cas) », a souligné le rapport, précisant que 5 décès sont déjà confirmés. Selon le rapport, le taux de décès parmi les cas confirmés de diphtérie en Haïti est plus élevé en 2019 que celui de 2017 et de 2018. « Le taux de létalité parmi les cas confirmés en laboratoire ou par liaison épidémiologique était de 23% en 2015, 39% en 2016, 8% en 2017, 13% en 2018 et 29% jusqu’à la 36e semaine de 2019 ». Citant les données fournies par le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), l’OPS/OMS affirme que les taux d'incidence les plus élevés sont chez les enfants de 6 à 14 ans, suivis de ceux âgés de 1 à 5 ans. Les cinq cas mortels se sont produits parmi des enfants de 1 à 5 ans. Les plus élevés de cas probables ont été signalés dans les communes de Dondon (50,5 cas pour 100 000 habitants) dans le département du Nord, Cerca Carvajal (26,5 cas pour 100 000 habitants) dans le département du Centre, Thiotte (14,2 cas par 100 000 habitants) dans le département Sud-Est et Arnaud (9,4 cas pour 100 000 habitants) dans le département de Nippes. Depuis la résurgence de la diphtérie (maladie longuement oubliée en Haïti) en 2014, 933 cas probables ont été notifiés pour 116 décès. La diphtérie est une infection bactérienne, évitable par la vaccination, qui attaque le nez et la gorge et, si elle n’est pas traitée, le cœur et le système nerveux. La vaccination est essentielle à la prévention des cas et des éclosions et une prise en charge clinique adéquate réduit les complications et la mortalité. Conseils pour les États membres L'Organisation panaméricaine de la santé /Organisation mondiale de la santé (OPS/OMS) réitère aux États membres les recommandations de poursuivre leurs efforts d'assurer une couverture vaccinale de plus de 95 % avec les séries primaires (3 doses) et les doses de rappel (3 doses). Ce programme de vaccination assurera une protection tout au long de l'adolescence et de l'âge adulte (jusqu'à 39 ans et peut-être au-delà). Les doses de rappel du vaccin contre la diphtérie doivent être administrées en combinaison avec des toxioïdes tétanos, en utilisant le même calendrier et des formulations vaccinales adaptées à l'âge, à savoir la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DPT) pour les enfants âgés de 1 à 7 ans, et la diphtérie toxiale ( Td) pour les enfants de plus de 7 ans, les adolescents et les adultes. L'OPS/OMS souligne que les populations les plus à risque sont les enfants non vaccinés de moins de 5 ans, les écoliers, les travailleurs de la santé, le personnel militaire, les communautés de détenus et les personnes qui, en raison de la nature de leur profession, sont en contact avec un grand nombre de personnes sur une base quotidienne. Bien que les voyageurs n'aient pas un risque particulier d'infection par la diphtérie, il est recommandé que les autorités nationales rappellent aux voyageurs qui se rendent dans les zones où il y a une flambée de diphtérie qu'ils doivent être correctement vaccinés avant de voyager conformément à la vaccination nationale. L'OPS/OMS recommande aux États membres de renforcer leurs systèmes de surveillance et leur capacité de diagnostic en laboratoire grâce à la culture, au test ELEK et à la réaction en chaîne de polymère (PCR) pour le gène de la toxine diphtérie (toxine).