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Le Nouvelliste

Il faut des directives claires pour les hôpitaux privés, recommande Dr Josette Bijou

April 1, 2020, midnight

« Aucune réponse ne peut être donnée à une épidémie sans des directives claires, notamment pour les hôpitaux », a conseillé l’ancienne ministre de la Santé publique et de la Population, Dr Josette Bijou, qui a affirmé déceler maintes faiblesses dans le plan de réponse à la menace du Covid-19 en Haïti. La spécialiste en santé publique regrette que les autorités n’aient pas pris les mesures appropriées pour réduire les risques. L’un des plus gros péchés commis, c’est de ne pas divulguer le protocole national de prise en charge des patients s’il y en a un. Elle regrette aussi, vu le poids des hôpitaux privés dans le système de santé, qu’ils soient à but lucratif ou à but non lucratif, que leur importance ait été négligée. Les autorités sanitaires devraient tous les impliquer afin de juguler la pandémie.  « Toutes institutions de santé devraient recevoir ce protocole national et des équipements de protection individuels pour le personnel de santé. Les hôpitaux privés devraient recevoir un minimum de l’État suivant le protocole défini. Et l’État en retour doit exiger son application. Je ne crois pas malheureusement que cela figure dans l’agenda du ministère de la Santé publique », a déploré le Dr Josette Bijou, soulignant qu’aucun hôpital ne peut fermer ses portes. Toutes les institutions sanitaires doivent être bien préparées si un cas se présenterait. La directrice de Grace Children’s Hospital de l'International Child Care Haiti (ICCH) fait remarquer que tous les centres hospitaliers ne sont pas dirigés forcement par un expert en santé publique. D’où l’impératif qui est fait au ministère de la Santé publique et de la Population de donner des directives claires. Elle conseille, par ailleurs, d’utiliser l’expertise de la Croix-Rouge haïtienne qui jusqu’ici est mise de côté, estime-t-elle. Pour le Dr Bijoux, qui estime qu’Haïti a raté  plusieurs occasions dans la préparation de menace de la pandémie, a affirmé que « les actions que nous posons ne sont pas solides ». « Nous essayons de copier mais très mal ce que font les autres pays en faisant fi de notre réalité à nous. Nous ne pouvons pas mettre en confinement notre population car elle a de trop grands besoins », a-t-elle analysé, faisant remarquer que les habitants gagnent leur pain jour après jour. Tout en préparant l’aspect médico-médical, l’ancienne titulaire du MSPP recommande d’investir dans la sensibilisation afin de diminuer le risque de la propagation. Elle a constaté que le gouvernement fait beaucoup de publicité alors que le médium utilisé est peu crédible.  « Quand c’est le président qui parle, les gens disent c’est de la foutaise », a-t-elle fait savoir. Les actions à poser, exhorte-elle, consiste entre autres à rendre l’eau disponible pour faciliter le lavage des mains notamment dans les marchés, à planifier les transports en commun, à exiger le port des masques, à assainir les quartiers…