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Le Nouvelliste

L’avenir se définit sur des coins de table…

Dec. 3, 2019, midnight

Avec le cœur plein d’amour  mais chargé de haine contre toutes les inégalités, il faut savoir chercher sur les sentiers du temps qui passe les traces de ces maîtres d’antan capables, dans la non-violence active, de soulever tout un peuple. Ces maîtres, comme Gandhi ou Martin Luther King Jr, avaient le cœur à la bonne place, savaient parler aux âmes résignées. Ils avaient des mots, l’arme la plus puissante pour partir à l’assaut de toutes les forteresses d’injustices. Ce niveau de conscience permet de dépasser les pulsions, la colère primaire et instinctive. Orpheline d’intelligence, de sincérité, de volonté réelle de transformation profonde pour plus de justice, cette sainte colère peut devenir hideuse lorsqu’elle est prise au piège du mimétisme. L’effet miroir s’opère. Le doute s’installe.  Le même, l’affreux, devient des horizons indépassables. Le besoin de changement, réclamé avec passion, empressement, peut subir l’infamie de la banalisation, orchestrée par les artisans du même qui crée la pauvreté. Le même est puissant parce qu’il a des racines, parce qu’il est servi par des opérateurs « dwat e gòch », sans bord et de tous les bords. Ne pas le comprendre, refuser de l’admettre, c'est courir le risque de sabordage d’un reste d’espoir, du peu d’aspiration d’avoir et de vivre finalement dans un pays autre, un pays normal où le rapport à soi et à l’autre est différent. Plus qu’hier, il faut savoir que la transformation d’un pays ne peut pas être exclusivement l’affaire des hurleurs, des gros bras. Elle devrait être aussi une initiative de cerveaux rebelles, de belles âmes qui croient dans l’égalité, la fraternité, la beauté et le merveilleux en ceux et celles qui sont habités par ces valeurs, par ces idéaux. Pour le moment, l’avenir se définit sur des coins de table. L’exercice n’est pas chevaleresque, est sans noblesse d’âme et de cœur. L’avenir reste prisonnier de l’incompétence, de la mauvaise foi, du mensonge, de l’étau de la corruption et  de la peur. Le temps passe. Il n’est encore mis au service d’autre chose que le pire… C’est dommage !