Le Nouvelliste
Une rentrée des classes avec des questions sur les préparatifs dans des écoles publiques
Sept. 9, 2019, midnight
La rentrée des classes est effective ce lundi 9 septembre sans fanfare ni trop d’affluence dans les rues. Dans la plupart des écoles publiques à Port-au-Prince, les portes sont ouvertes sans grand ménage. Pourtant le ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle parle d’une enveloppe de plus de 100 millions de gourdes disponibles pour les travaux d’aménagement et de réhabilitation dans ces établissements scolaires. « En termes de préparatifs, à tous les niveaux, le MENFP prend des dispositions. Malheureusement, certaines écoles n’ont pas été touchées par la réhabilitation en raison de la lenteur de la passation des marchés », a expliqué le ministre Pierre Josué Agénor Cadet sur les ondes de Radio Vision 2000 à l’aube de la réouverture des classes. Le membre du gouvernement démissionnaire reconnaît qu’il y a des retards dans le processus de la réhabilitation de certaines écoles. « Si l'on devait attendre que toutes les conditions soient réunies, la rentrée des classes ne serait jamais effective. Depuis des décennies, on n’est jamais totalement prêt pour la rentrée », a avancé le ministre Cadet. Sans dévoiler le nombre exact d’écoles publiques réhabilitées pour la nouvelle année académique, le titulaire du MENFP affirme que cette enveloppe susmentionnée est destinée particulièrement à repeindre certaines écoles. Un coup de pinceau dans l’immédiat. En ce qui a trait au Lycée du Cent-cinquantenaire (Lycée des Jeunes Filles), le ministre Cadet confie que des hangars sont en train d’être construits. Cependant, les écolières vont devoir attendre et suivre les cours au sein de l’ancien bâtiment en construction. Pour le lycée Daniel Fignolé, Pierre Josué Agénor Cadet rappelle avoir lancé depuis plus d’un an le marché – bloqué par la CNMP. « À chaque fois qu’on doit relancer le marché, cela requiert plusieurs mois. Une loi de la Commission nationale des marchés publics (CNMP) complique les choses. L’État réfléchit pour le moment à des bons de commandes », a indiqué le ministre. L’ancien directeur du lycée Fritz Pierre-Louis – mal-en-point pour la rentrée - insiste sur les difficultés auxquelles est confronté le ministère dans le cadre de la reconstruction de nouvelles infrastructures scolaires durant son administration. « Depuis que je gère le portefeuille du MENFP, je lance des appels d’offres pour la construction de 30 écoles nationales. Deux ans après, le projet n’est pas réalisé parce qu’à chaque fois, la CNMP explique que le marché est infructueux », a souligné le ministre Cadet. D’un autre côté, le ministre de l'Éducation nationale condamne le comportement des directeurs de lycée qui n’ont rien fait pour faciliter la rentrée des classes dans un environnement approprié. « Toutes les directions des lycées possèdent des fonds nécessaires dans un compte à la Banque nationale de crédit (BNC) pour hâter les préparatifs de la rentrée. Je ne crois pas qu’un directeur de lycée doive attendre l’État pour faire le ménage », a-t-il déploré.