Le Nouvelliste
Population et développement : Haïti a plus de défis que de progrès
Nov. 8, 2019, midnight
La Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) avait tracé la voie pour un changement en faveur des femmes et des filles. Son programme d’action a prévu de leur octroyer surtout le droit de disposer de leur propre corps et de choisir suivant leurs priorités d’avoir ou non un enfant moyennant d’être bien éduquée dans le domaine de la santé de la reproduction. Des avancées majeures qui n’ont pas trouvé écho dans un pays comme le nôtre où pauvreté et taux de fécondité élevée riment. Les progrès effectués par le pays sont si insignifiants que nous sommes bien loin de la concrétisation des cinq points du programme d’action. La baisse des décès maternels, l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles, des besoins de planification familiale non couverts et l’égalité entre les sexes sonnent comme les travaux d’Hercule pour les gouvernements successifs. Entre-temps, les réels besoins se font sentir à chaque période de crise sociale et économique tant les objectifs sont inatteignables. De l’avis du représentant de l’UNFPA en Haïti, « la promesse de Caire contenue dans la CIPD n’a pas été concrétisée en Haïti ». Considérant les mouvements de protestation baptisés « peyi lòk », les problèmes de milliers d’Haïtiens qui sont régulièrement déportés illégalement, les violences liées au genre, le taux de mortalité maternelle élevé… Haïti est loin de concrétiser les engagements pris, a-t-il signalé. « Mais il n’y a pas lieu de baisser les bras. Il est encore temps de reconfirmer les promesses et d'entreprendre des actions concrètes pour les objectifs fixés », a assuré Yves Sassenrath, représentant de l’UNFPA en Haïti. La délégation prendra part à une conférence de plaidoyer qui tournera autour de l’inachèvement de la tâche afin de faire progresser la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), précise M. Sassenrath. « Ce sera l’occasion pour Haïti, non pas pour faire de nouvelles promesses mais d'envisager la concrétisation de la promesse en tenant compte de ses propres défis », a-t-il ajouté tout en reconnaissant qu’à l’échelle mondiale la promesse n’est pas toujours tenue. Toujours selon Yves Sassenrath, Haïti sera au centre de cette conférence malgré la situation qui prévaut dans le pays. Cette dernière donne au pays une occasion franche de prendre la mesure des progrès accomplis depuis le Caire, surtout les défis à surmonter. La déclaration que la délégation haïtienne aura à faire entre autres sur la jeunesse et l'adolescence, la migration, la santé en matière de reproduction, l'autonomisation des femmes et l'égalité des sexes comme des vecteurs du développement durable.