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Le Nouvelliste

Reprise des négociations pour une solution concertée à la crise politique

Feb. 4, 2020, midnight

Après le deuxième échec consécutif des négociations sur la crise politique, les pourparlers ont repris lundi entre des signataires de l’accord de Marriott, celui de Kinam, des représentants du président de la République, les partis politiques non alignés et des membres de société civile dans un autre espace autre que celui de la nonciature apostolique, a confié mardi au Nouvelliste Jean Robert Charles, membre du Comité haïtien d’initiative patriotique (CHIP) qui organise ces rencontres. Il dit espérer la signature d’un accord politique avant la fin de cette semaine… Troisième round de négociations sur la crise politique. Cette fois-ci, les acteurs politiques se rencontrent sans l’appui de la communauté internationale. « Pour des raisons de sécurité, je ne peux pas vous dire où l’on se rencontre, mais ce sont encore les mêmes acteurs à la nonciature apostolique qui poursuivent les négociations », a confié mardi au Nouvelliste Jean Robert Charles, membre du Comité haïtien d’initiative patriotique (CHIP). Selon Jean-Robert Charles, les pourparlers ont repris le lundi 3 février « et on va continuer ce mardi. Nous travaillons pour qu’avant la fin de cette semaine nous puissions arriver à la signature d’un accord. » À la nonciature apostolique vendredi dernier, les négociations ont achoppé sur deux points litigieux. Les pourparlers ont repris sur ces deux points de désaccord, a-t-il fait savoir. Il s’agit premièrement du calendrier dans lequel il y a la réduction du mandat du président de la République, la conférence nationale, les élections, l’assemblée constituante, le référendum, entre autres. Le deuxième point litigieux réside dans le choix d’un Premier ministre, a fait savoir au journal Jean Robert Charles. Interrogé pour savoir si c’est le président Jovenel Moïse qui va organiser les élections, l’assemblée constituante, le référendum, Jean Robert Charles a indiqué que c’est ce qui est sur la table actuellement dans les négociations entre les acteurs politiques. Celui-ci a souligné que ce sont les acteurs à la nonciature politique qui poursuivent avec les pourparlers. « Cette fois, on est dans un cadre haïtiano-haïtien », a-t-il précisé, pour souligner l’absence de la cheffe du Binuh et de l’OEA à ce troisième round de négociations. À la nonciature apostolique, l’opposition politique avait exigé le départ du chef de l’Etat le 7 février 2021, ce que les signataires de l’accord de Kinam et les représentants du président n’avaient pas accepté. Jude Charles Faustin, qui représente le président de la République aux négociations, a révélé que le président ne reste pas attaché à un mandat mais à des réformes. « Il était prêt à faire des concessions majeures dans le cadre de ces réformes établies dans un calendrier réaliste. Le président était prêt à quitter le pouvoir bien avant le 7 février 2022 », a affirmé le conseiller de Jovenel Moïse. Selon Jude Charles Faustin, si le chef de l’État est disposé à quitter le pouvoir avant la fin de son mandat, la date du 7 février 2021 proposée par l’opposition n’est pas réaliste pour la mise en place de la feuille de route du nouveau gouvernement, l’organisation des élections, la mise en place d’une assemblée constituante. Selon lui, d’autres participants aux négociations à la nonciature apostolique avaient proposé les mois de mai, juin et septembre 2021 pour le départ du président. Toutefois aucun accord n'a été retenu sur ces dates. Ces points sont encore sur la table pour ce troisième round de négociations entre des acteurs politiques de l’opposition et des proches du pouvoir. D’autres signataires de l’accord de Marriott comme l’Alternative consensuelle, le Forum patriotique et des organisations politiques comme Fanmi Lavalas sont du nombre des absents à ces négociations.