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Le Nouvelliste

Pour fêter les quatre-vingt-quatorze ans de Maitre Gérard Gourgue

Dec. 6, 2019, midnight

Je me suis réveillé ce dimanche 1er décembre avec l’intention de rendre visite dans la matinée à Me Gérard Gourgue, m’étant rappelé que cette date ramène le quatre-vingt-quatorzième anniversaire de sa naissance. Après avoir pris le temps de téléphoner à Carole, l’une de ses filles, que je n'ai pas pu trouver pour cause de voyage à l’étranger, je me suis quand même donné la peine de sortir vers 11heures du matin en direction de sa maison d’habitation, sise à l’angle de la rue N et de la rue 6. Là, heureux étonnement de ma part, j’ai trouvé réunis dans une ambiance festive et de convivialité sereine, mais chaleureuse, des proches de la famille et des musiciens/troubadours du groupe Extase animé par la chanteuse Cynthia Lamy, accompagnée au tambour par Francky Jn-Baptiste, à la basse par Emmanuel Pierre et à la guitare par Georges Bertrand. Le tout agrémenté de vin qui coulait à flots (presque), de petites bouchées et d’autres amuse-gueule qui comblaient le palais des participants. Digne et émouvante atmosphère pour fêter l’anniversaire de ce nonagénaire qui, entouré de la plus jeune de ses filles, Marina, organisatrice de cette agape, trônait au milieu de la petite assistance, distribuant une poignée de main, encore ferme, à chaque nouvel arrivant ou enfermant celui-ci dans une accolade chaleureuse. Maitre Gourgue était visiblement content de cette petite fête improvisée comme en témoigne chacun de ses hochements de tête, traduisant son acquiescement à tel propos tenu, son appréciation de tel texte dit  (il y avait aussi de la poésie), de tel morceau musical joué en la circonstance ; ou des soupirs, non de tristesse, mais à la mesure de l’euphorie que ponctue chacun des moments les plus intensément vécus par lui, en cette matinée. Le groupe Extase ne l’en aura pas privé. La virtuosité de celui-ci s’est révélée manifeste dans  l’exécution des chansons de notre folklore, dans l’interprétation de celles de l’orchestre Tropicana, ou d’Edith Piaff sous la houlette de Cynthia Lamy dont la voix et la gestuelle harmonieuses n’avaient pas fini de nous entraîner dans une communion artistique, culturelle intense et … extatique. Pour nous qui étions présents, le ravissement du patriarche, sa participation active à la fête, ses propos exprimés comme des sentences tenant lieu de « pawòl levanjil » ont récompensé l’initiative.  C’est le peu que l’on pouvait attribuer à un contemporain qui a marqué positivement l’histoire de nos dernières décennies, sur le plan de l’éducation dans le secondaire au Collège Gérard Gourgue, comme à l’université  où il dispensait, entre autres, les cours de droit pénal comparé et de droit pénal international, et sur le plan de la politique. Candidat à la présidence de la République aux élections de 1987, sa compétence lui donnait le profil approprié pour ce job si exigeant en termes de formation, de rectitude morale, de mesure et d’équilibre dans la gestion de la res publica. Mais c’était sans compter avec les tenants sauvages et implacables du statu quo, l’invasion du temple de la politique par des marchands peu scrupuleux, et cette chute irrépressible programmée qui en est résultée  dans les profondeurs abyssales de la médiocrité et de l’impéritie.