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Le Nouvelliste

Paralysie de la circulation à Bizoton, Fontamara et Martissant pour réclamer la réparation des tronçons endommagés

Nov. 17, 2020, midnight

La sortie sud de la capitale haïtienne était fermée à la circulation automobile dans la matinée du mardi 17 novembre. Comme annoncé depuis deux jours, des barricades de pneus, de camions citernes ou véhicules de toutes sortes ont été dressées par des groupes de manifestants au niveau de Bizoton, de Fontamara et de Martissant malgré la présence d'agents de la Police nationale. Ces manifestants, apparemment pas nombreux, exigent la réparation de ces tronçons de routes copieusement abimés depuis des mois au niveau des régions précitées. Le mauvais état de ces tronçons très fréquentés qui relient la route nationale # 1 provoque des bouchons interminables obligeant parfois passagers des transports en commun et chauffeurs de voitures à prendre la route à pied. En dépit de l'annonce du ministre des Travaux publics, Joiséus Nader, il y a quelques mois, de réparer les routes endommagées de l'aire métropolitaine, aucun signe d'une amélioration de la situation n'a été perçu. À la moindre averse la circulation devient totalement impossible avec les canaux mal curés, remplis de boue, d’eau, de déchets et d’alluvions qui déversent leurs contenus très encombrants sur la chaussée. À la longue, ces éléments finissent par endommager fortement la bitume au grand dam des usagers de ces axes routiers. Ainsi, de la Marine haïtienne à Bizoton en passant par le marché aux poissons de Fontamara, le marché La Joie en face de Martissant 23, jusqu’à la quatrième avenue Bolosse, ces tronçons sont tellement défoncés qu’ils deviennent de vrais casse-tête pour les chauffeurs, les passagers et même les piétons qui les franchissent. À côté de l’état calamiteux de cette route, il y a aussi l’insalubrité morbide qui les caractérise. Les marchés publics qui y pullulent sont de vrais générateurs d’immondices et de déchets qui enlèvent tout l’attrait touristique de cette zone et de la capitale en général, ce qui ne fait pas honneur aux autorités haïtiennes qui font preuve d’une cécité ahurissante face à l’état déplorable de Port-au-Prince. Parlant d’insalubrité, ceux qui ont connu Portail Léogane dans le temps devraient mourir de honte en jetant un coup d’œil sur ce qui reste de cet espace jadis si enchanteur. Dégueulasse. C’est le seul mot pour décrire ce capharnaüm de toutes les laideurs du monde mêlées à la pestilence infernale des décharges publiques à ciel ouvert qui ornent cet environnement de boue, ou de poussière. Cet espace a aussi l’insigne honneur d’être le siège de plusieurs stations d’embarquement de passagers pour des villes de province : Jacmel, Léogâne, Cayes, etc.   Pour attendre les passagers, certains stationnent dans la mare de boue quasiment au beau milieu de la route. Cela a pour effet de réduire considérablement l’espace de circulation des autres véhicules en provoquant de longues files d’attente assez fréquentes. Mais personne ne s’en soucie, pas même les agents de la police logés à quelques mètres.  Quand on sait que jusqu’en face de ce spectacle il y a un centre de santé coiffé par le ministère de la Santé publique qui reçoit encore des patients, on se dit que la santé se porte très mal en Haïti.   Le panorama est le même sur tout le reste du boulevard Jean Jacques Dessalines où garages, tréteaux, véhicules en panne stationnés pêle-mêle des deux côtés de la route, etc., constituent le décor quotidien de cette partie de la capitale. Face au silence des responsables, il ne reste que les citoyens dans leurs réclamations parfois brutales et spontanées pour changer la donne. Cyprien L. Gary