Le Nouvelliste
Me Monferrier Dorval, nouveau bâtonnier de l'ordre de Port-au-Prince
Feb. 7, 2020, midnight
Jeudi matin, l’ensemble des avocats dûment inscrits au barreau de Port-au-Prince se sont réunis au rez-de-chaussée du palais de la Cour de cassation pour élire un conseil et un bâtonnier. Les procédures, les campagnes et les prises de parole ont duré des heures. Les avocats qui avaient provoqué le report des élections ont obtempéré. Sans grande surprise, après que les électeurs ont participé au suffrage universel, le docteur en droit constitutionnel Me Monferrier Dorval a été élu bâtonnier du conseil de l’ordre des avocats de Port-au-Prince avec 228 voix. Ses deux dauphins, Mes Patrick Laurent et Jacquenet Oxilus, ont respectivement obtenu 146 et 132 votes. Aucun autre avocat ne s'est porté candidat, bien que certains aient même présenté leur programme avant la paralysie des activités au pays. À l’issue de ces joutes, un nouveau conseil a été constitué. Une cérémonie de passation du bâton aura lieu afin d’introniser Me Monferrier Dorval au poste de bâtonnier. Me Monferrier Dorval d’entrée de jeu promet qu’il mettra en œuvre le programme à travers lequel il entend «sauvegarder, améliorer et innover» les pratiques du barreau. Au cours de son mandat de deux ans, le bâtonnier s’active à ce que «le niveau technique et éthique des avocats» reflète la dimension du barreau de Port-au-Prince, premier barreau de la Caraïbe. À cet effet, dit-il, des discussions sont déjà initiées avec la direction des études post-graduées de l’Université d’État d’Haïti (UEH) pour favoriser le renforcement de la formation des avocats. «Une commission de permanence juridique sera mise en place pour les avocats en danger», a-t-il confié, soulignant qu’il souhaite aborder le problème de la retraite des avocats. Des questions comme les avocats qui exercent une activité commerciale seront légalement résolues, selon Monferrier Dorval. La réforme de l’école du barreau, le renforcement de la coopération internationale, la vérification des dossiers de tout avocat sont entre autres objectifs du bâtonnier. Disposer d’un local propre au barreau figure également parmi les priorités de l’homme de loi. «La sécurité physique des avocats est la première de mes priorités. Soit que l’État garantisse la sécurité, soit qu’il lève le tribunal», a indiqué Me Dorval. Selon lui, personne ne peut fonctionner au Bicentenaire dans ces conditions d’insécurité. De son côté, le bâtonnier sortant, Me Stanley Gaston, s’est dit satisfait de son parcours à la tête de la basoche. Il a brigué la fonction deux fois consécutives : 2015-2017, 2017-2019. «Nous avons réussi à souder le tissu du barreau et à redorer son blason. À présent, il reste à le renforcer et à le moderniser», s’est réjoui Me Gaston. Reconnaissant que les mesures prises sous son mandat lui ont valu des détracteurs, il a souligné que la gestion de l’assemblée des avocats n’est pas une mince affaire. En ce sens, «j’invite le bâtonnier à rester à l’écoute des avocats», conseille-t-il à son successeur.