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Le Nouvelliste

UEH : Le master en urbanisme résilient et aménagement des territoires à risques à pied d’œuvre

Dec. 18, 2020, midnight

Les professeurs Karine Bouchereau et  Garry Lhérisson sont à l’initiative de cette formule appelée « Konbit » alliant les travaux de recherche de deux cohortes d’étudiants, avec l'appui des professeurs haïtiens et belges dans  ce programme de maîtrise en urbanisme résilient et aménagement des territoires à risques de l’Université d’État d’Haïti. Ce programme est institué afin de répondre aux besoins du pays en termes de compétences en urbanisme.  La construction du cursus dans ce programme est élaborée par des professeurs belges et haïtiens. Ce programme forme des aménageurs haïtiens dans différents axes liés à cette problématique. Les travaux d’études portent, dans l’essence, sur Haïti, ses problèmes d’urbanisme et d’aménagement du territoire, la géologie, la topographie, le climat, le contexte socioculturel, politique, le besoin de formation dans ce domaine qui n’a jamais existé ni à l'UEH ni ailleurs, explique le Dr Kelly Guerrier, l’un des responsables dudit programme. Cette formation, portée sur deux ans, entend doter le pays d’une masse critique d’aménageurs haïtiens formés par des professeurs haïtiens qualifiés. Après leur formation, ces cadres vont rejoindre et renforcer le corps professoral du programme afin de former d’autres spécialistes dans le domaine, assure l'ingénieur Kelly Guerrier.   Le professeur Guénael Devillet de l’Université de Liège en Belgique insiste sur l’importance de l’initiative baptisée Tokay » alliant un collègue professeur haïtien et un collègue professeur belge qui travaillent de commun accord, dans une démarche de co-construction du savoir. « On construit toujours ensemble. Les Belges apprennent beaucoup de la part des Haïtiens. Inversement, les Haïtiens apprennent aussi des Belges. C’est un véritable partage de connaissance. On ne vient pas dire ce qu’il faut faire », précise le professeur qui souligne l’existence de certains projets vite faits par des acteurs, mais qui sont plutôt mal faits et qui n’ont, par conséquent, aucun grand résultat. « On demande à nos étudiants d’aller sur le terrain. Parce que le savoir n’est pas que dans les universités. Il est aussi dans les quartiers, près de chaque Haïtien. Chaque Haïtien doit apporter son intelligence afin de créer une intelligence collective pour proposer des solutions adaptées aux risques en général, qu’il soit physique ou social. C’est vraiment la philosophie du master. Une fois que les étudiants seront diplômés, ils auront la capacité d’aller chercher à rassembler les acteurs sur le terrain pour pouvoir trouver des solutions », ajoute le professeur Devillet.   Pour sa part, James Saint-Cyr, directeur administratif de la maîtrise, salue l’implication de certaines institutions locales et internationales dans la maintenance de ce programme. «Nous sommes en train de travailler pour pérenniser ce projet, parce que nous n’aimerions pas qu'il se se passe comme ça se faisait avant. Ça arrive, et cela part, cela s’arrête là. Nous allons pérenniser le master à travers la fondation « territoire Haïti » dans laquelle les professeurs cotisent à hauteur de 10% de leur salaire. Ils sont 42, les étudiants appartenant aux deux promotions formées actuellement dans ce programme qui s’ouvrira d’ici à janvier à tous les autres étudiants qui s’intéressent aux questions de l’urbanisme.  Pour la qualité de leur présentation, le jury a octroyé au groupe d’étudiants composé de « Nazaire Herode C2, Elrica Métayer C1, Suze Myriam Rigaud C2, Domond Dieudonné C1, Robin Pierre Duval C2 » le prix Jean Corvington, celui qu’on surnomme l’historien de Port-au-Prince. Le même prix a été également décerné au groupe composé de « Jean Frisney Clervéus C2, Jean Hermann Généus C1, Willio Jérôme C2, Ansyto Mathieu C1, Jean Cynol Orel C2 ».