Le Nouvelliste
Hérold Toussaint : « Une société qui ne prend pas au sérieux l’éducation des enfants et des jeunes n’a pas d’avenir »
Dec. 5, 2019, midnight
Dans un contexte chancelant de reprises des activités scolaires, après des semaines de « peyi lòk », le professeur Hérold Toussaint, vice-recteur aux affaires académiques de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH), attire l’attention des acteurs de l’opposition et du pouvoir en place sur l’importance de l’éducation des enfants et des jeunes dans le pays. Invité jeudi soir à l’émission « Haïti, Sa k ap kwit » réalisée sur Télé 20, le sociologue appelle les concernés à consentir des sacrifices pour ne pas hypothéquer l’avenir de ceux qui sont appelés à assumer le destin d’Haïti. Le professeur Toussaint croit que les acteurs ne doivent pas rester insensibles à l’avenir de la jeunesse. Selon ce dernier, quand un gouvernement ou un État se révèle incapable d’assurer la formation que reçoivent les enfants et les jeunes qui représentent l’avenir, ce pays ne pourra pas progresser. « Une société qui ne prend pas au sérieux l’éducation des enfants et des jeunes n’a pas d’avenir », insiste le vice-recteur aux affaires académiques sur le plateau de « Haïti, sa kap kwit ». L’État, l’opposition et les classes possédantes doivent se sentir concernés par la question de l’éducation en Haïti, recommande le professeur Toussaint, plaidant pour une « dépolitisation de l’école », c'est-à-dire un espace de socialisation auquel les enfants ont droit. « Au-delà des luttes, l’opposition et l’exécutif doivent se mettre ensemble pour que les enfants aillent à l’école… », soutient l’auteur de l’ouvrage intitulé « Le courage d’habiter Haïti. La vocation de l’universitaire citoyen ». Hérold Toussaint appelle plus loin tous les acteurs à des sacrifices nécessaires au nom de la patrie haïtienne, pour ne pas hypothéquer l’avenir des enfants et des jeunes dans ce pays déjà miné par « l’injustice sociale et la culture du mépris » qu’il qualifie de « drame haïtien».