this used to be photo

Le Nouvelliste

Conflit terrien à Vivy Mitchell : le juge de paix Ricot Vrigneau mis en disponibilité

May 7, 2020, midnight

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a mis en disponibilité, jeudi, le juge paix de Delmas Me Ricot Vrigneau, à la suite de brutalités policières exercées en sa présence sur la personne de Jean François Patrick Benoît, à l'occasion de l'exécution d'une décision de justice à Vivy Mitchell le mardi 5 mai en cours. Cette décision de l'organe de contrôle du pouvoir judiciaire intervient après le drame survenu à Vivy Mitchell qui défrayé la chronique. En présence du juge de paix titulaire Ricot Vrigneau, qui exécutait mardi un jugement en date du 23 juillet 2019, une trentaine d'agents de police ont brutalisé Patrick Benoît qui réside dans la zone depuis de nombreuses années. Mains et pieds ligotés, les vêtements de Patrick Benoît étaient ensanglantés quand les forces de l'ordre l'ont conduit au commissariat de Delmas 33. Son arcade sourcilière gauche, son bras gauche sont cassés. L'avocat de Patrick Benoît, Me Arnel Rémy, a remis en question le professionnalisme du juge de paix qui n'a dressé aucun procès-verbal à l'encontre de son client. Des gens ont vaguement accusé Patrick Benoît d'avoir fait obstacle à la justice. Dans la foulée, le ministre de la Justice a dénoncé les agissements des policiers et la passivité du juge de paix mis en disponibilité. «Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique condamne avec véhémence ces graves incidents  survenus dans la localité de Vivy Mitchell, le mardi 5 mai 2020, incidents aucours desquels M. Jean François Patrick Benoît a été malmené par des policiers qui accompagnaient le juge de paix de Delmas, Me Ricot Vrigneau », écrit Me Lucmane Délille dans un communiqué. « Une simple analyse du dossier et l’observation du déroulement des faits laissent présumer que le juge de paix qui était sur les lieux dans le cadre de l’exécution d’une décision de justice a fait montre d’un grand laxisme et d’une grande légèreté ; ce qui constitue un grave manquement professionnel. Il ne fait aucun doute que de tels incidents ne font nullement honneur à la justice haïtienne», ajoute le ministère. Présentant ses sympathies aux victimes, le ministère «condamne la passivité du juge en question et appelle le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire à prendre telles mesures que de droit.» Si le professionnalisme du juge de paix fait débat, il est aussi de bon ton d'interroger celui des agents de police qui ont molesté M. Benoît. Dans l'attente d'une plainte des avocats de la victime, l'Inspection générale de la police nationale peut se saisir de ce dossier  qui défraie la chronique.