Le Nouvelliste
Affluence devant l'entrée de CODEVI : Fernando Capellàn s'en lave les mains
April 20, 2020, midnight
La photo montrant une foule d'ouvriers, tous revêtus de t-shirs aux couleurs vives, alignés à perte de vue, sans respect aucun de la mesure de distanciation sociale, a été abondamment partagée sur les réseaux sociaux, dans la matinée du lundi 20 avril 2020. La compagnie CODEVI, pour laquelle travailleraient ces ouvriers, a été pointée du doigt. Contacté par la rédaction, Fernando Capellàn, propriétaire de la CODEVI (Compagnie de développement industriel), située à la frontière haïtiano-dominicaine, l'une des plus grandes pourvoyeuses d'emplois privés en Haïti, a authentifié la photo précisant qu'il s'agit bel et bien d'un malentendu résultant de l'annonce gouvernementale de réouverture des usines de la sous-traitance. « Ce matin, suite à l'annonce du gouvernement concernant la réouverture du secteur, les travailleurs sont arrivés à l'entrée de CODEVI. La compagnie n'a pas appelé à la réintégration de l'ensemble des effectifs. Seuls ceux qui sont nécessaires, selon les 30% autorisés par le gouvernement. Par conséquent, ils ont été priés de rentrer chez eux [contre la promesse] qu'ils seront éventuellement appelés au besoin », a confié Fernando Capellàn à Le Nouvelliste. « Tous les protocoles de santé et de sécurité sont en place et ont été inspectés en conséquence par le MSPP, le MAST et les autorités locales de Ouanaminthe », a affirmé le patron de la CODEVI assurant qu'en ce moment, le parc industriel fonctionne comme indiqué et mandaté par la décision du gouvernement. La semaine dernière, lors du payroll hebdomadaire, a poursuivi Capellàn, le personnel a été informé personnellement et par le biais de notre station de radio transmettant en ville (Ouanaminthe), de qui devait spécifiquement travailler le lundi 20 avril 2020. « Les gens sont arrivés bien qu'on leur ait dit qui devait venir [travailler]», a souligné Fernando Capellàn constatant que l'annonce du gouvernement a été plus entendue que la sienne. « Nous faisons bien les choses afin de produire des fournitures médicales, des masques et des blouses d'hôpital... Nous ne jouons pas avec la santé des gens », a déclaré Capellàn tout en se demandant ce que son équipe et lui pouvaient faire de plus pour expliquer au peuple et au gouvernement combien les consignes de prévention sont suivies et respectées à la CODEVI. Par ailleurs, Fernando Capellàn a confié au Nouvelliste que les pertes sont importantes depuis le début du coronavirus. Le gouvernement n'est pas à blâmer. Personne n'est à blâmer a reconnu Capellàn, clarifiant au passage comment les 30% des ouvriers, qui sont restés travailler au parc ce lundi, ont été désignés. « Ce sont des modules et sont choisis en fonction des opérations en cours. Uniquement la production de matériel médical », a fait savoir le propriétaire de la CODEVI.