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Le Nouvelliste

La CIDH en Haïti pour prendre le pouls de la situation des droits humains

Dec. 23, 2019, midnight

La CIDH a démarré le 17 décembre dernier sa visite in loco en Haïti où elle a réalisé des observations et a rencontré la société civile, le gouvernement ainsi que des organisations internationales afin d'évaluer la situation des droits humains et de favoriser les activités de coopération. Comme il fallait s’y attendre, c’est le ministre des Affaires étrangères et des Cultes d’Haïti, Bocchit Edmond, qui a accueilli la délégation de la CIDH en présence d’autres représentants du gouvernement. Le chancelier en a profité pour réitérer la volonté de l’administration en place de coopérer avec la commission tout en confirmant la tenue de la prochaine session de la CIDH à Port-au-Prince du 1er au 10 mars 2020. Au cours de la seconde journée de sa visite en Haïti, la CIDH a été reçue par le président Jovenel Moïse qui a fait part à la Commission de l’engagement de l’État envers la promotion des droits humains, tout en accordant une importance particulière à la lutte contre la violence. « Je reçois une délégation de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) autour, entre autres, de la situation des droits humains dans le pays et des efforts consentis par l’État haïtien pour ramener la sérénité dans notre milieu dans un contexte politique difficile », a tweeté le président Jovenel Moïse au moment de recevoir les membres de la commission, le 18 décembre dernier. En marge de sa rencontre au palais national avec le président Moïse, la CIDH s’est réunie, au troisième jour de sa visite à Port-au-Prince, avec le ministre de la Justice, Jean Roudy Aly, qui a partagé avec ses interlocuteurs des données sur les plaintes liées à l’usage excessif de la force, les agissements de l’État face au massacre de La Saline et la persécution dont sont victimes les défenseurs des droits humains. Par ailleurs, la CIDH a fait escale au pénitencier national où elle a visité le principal centre de détention du pays qui fait actuellement l’objet de mesures conservatoires. « La CIDH a pu observer des violations graves des droits humains; en particulier, l’importante surpopulation du centre, ainsi que la précarité et l’insalubrité des infrastructures et des services médiaux », a communiqué sur son compte Twitter l’équipe de la CIDH qui a rencontré les représentants des Nations unies en Haïti. « La  CIDH s'est réunie avec l'équipe des Nations unies en Haïti dans l'objectif d'échanger sur la situation des droits humains dans le pays, d'analyser les défis s'y présentant ainsi que d'identifier les opportunités de coopération avec les différentes agences », a poursuivi l’équipe de la CIDH sur le réseau social bleu. Parallèlement, la CIDH a pris part à l’atelier sur la sécurité des journalistes organisé par l’Unesco, le 18 décembre dernier, au cours duquel la commission rapporte que les journalistes et les médias présents ont décrit un panorama de la précarité du travail journalistique, l’assassinat de dix confrères tués en une décennie et des attaques contre les manifestations. En ce sens, la CIDH a également reçu des témoignages de plus de 40 victimes de violences lors des manifestations en Haïti, des cas de détention arbitraire et également des survivants des massacres de La Saline et de Bel-Air. « La CIDH a reçu des informations sur la polarisation politique transférées vers certaines émissions de radio. Mais les réseaux sociaux et les médias numériques entre les mains des jeunes journalistes sont de plus en plus importants pour l'accès à l'information, en raison des informations officielles limitées », a souligné la CIDH dont le siège se situe à Washington D.C.    De plus, la CIDH a rencontré en Haïti des organisations de défense des droits de l'homme qui œuvrent à la protection des droits civils, tels que le droit de manifester pacifiquement et la liberté d'expression. Elles ont indiqué le recours excessif à la force répressive.