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Le Nouvelliste

Des dizaines de maisons menacées d’effondrement au Canapé-Vert

Sept. 10, 2019, midnight

Les résidents de l’impasse Boucard au Canapé-Vert vivent avec la peur au ventre depuis plusieurs semaines. L’effondrement d’une buse entraîne progressivement l’effondrement d’une bonne partie de la route après la pluie. Pour l’heure, plusieurs maisons sont difficiles d’accès et risque de s’effondrer. « Au début, il s’agissait d’un petit trou. Les autorités n’ont pas réagi à temps et maintenant voilà la catastrophe. Dans un premier temps, l’effondrement du drain a provoqué l’effondrement du parking de ma maison et d’une autre pièce qui servait de boutique de provisions alimentaires. J’ai perdu toutes mes marchandises. Vendredi soir après les pluies, l’escalier et la fosse septique. Maintenant le plancher est fissuré à plusieurs endroits, notamment dans ma chambre », a expliqué Bianca Rose Carlie, aînée d’une famille de plusieurs enfants, qui a hérité de la maison de son père. Bianca souligne que désormais la famille doit trouver un autre endroit où se loger. « La vie n’est plus possible dans cette maison. Nous vivons dans la peur. De plus, on ne peut plus y prendre nos douches ou satisfaire nos besoins physiologiques », explique-t-elle, craignant un effondrement total de la maison au cours de la saison pluvieuse. « Si rien n’est fait, la zone peut disparaître », avertit-elle.  Cette situation n’est pas sans conséquence sur le loyer dans la zone. Emmanuel Glaude, gérant d’un immeuble de six appartements, peut en témoigner. Il souligne que tous les locataires ont vidé les lieux lors du premier effondrement il y a plus d’un mois. « Les locataires ont eu peur. Ils sont tous partis. Cette situation a des incidences sur nos affaires. Il a fallu qu’on rembourse les frais de garantie pour chacune des familles. Ce n’est pas évident que nous pourrons avoir des clients dans les prochains jours. Il va falloir réaliser les travaux. De plus, c’est certain que la valeur marchande de nos appartements va diminuer », croit-il, critiquant « l’insouciance » des autorités qui n’ont pas réagi à temps.  Les riverains vivent avec la peur que les eaux en furie emportent tout sur leur passage. C’est le cas de Wylner Durosier. « La partie où se trouve ma maison n’est pas encore effondrée mais cela n’empêche que je n’arrive pas à dormir le soir. Je me réveille, quelle que soit l’heure de la nuit, à chaque pluie. Je ne peux pas m’empêcher de redouter le pire. Le spectre de la disparition de la zone rôde autour de nous tous », lâche-t-il.  Une source du ministère des Travaux publics contactée par le journal le 12 août dernier avait indiqué que la buse de l’impasse Boucard a été construite il y a plus de 40 ans. « Il n’y avait pas toutes ces maisons au moment où elle avait été construite. Après tout ce temps, à cause des eaux agressives qui y circulent, de la corrosion, elle n'a pas pu tenir et la partie métallique a succombé », avait expliqué notre source.  Notre source avait également indiqué au journal que des dispositions ont été prises pour refaire l’ouvrage. « Vu la profondeur et la proximité des maisons, c’est un peu difficile. Toutefois nous travaillons là-dessus », avait assuré notre contact en août dernier, soulignant toutefois que cette situation ne va pas changer du jour au lendemain. « Je crois que nous allons construire un dalot en béton armé pour résoudre ce problème définitivement. Nous sommes en train d’envisager la meilleure formule pour y procéder, soit en régie, soit à l’entreprise », avait-il ajouté.