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Le Nouvelliste

L'OPC en désaccord avec l'ULCC sur le dossier du RNDDH

May 12, 2020, midnight

Dans une première lettre de l'OPC en date du 11 mai, l'OPC avait questionné le bien-fondé de la démarche consistant à émettre un avis de recherche contre Mme Jean Pierre alors que les informations disponibles et confirmées montrent que les responsables du RNDDH ont communiqué en date du 24 mars 2020 une copie du rapport détaillé, adressé au BMPAD ainsi qu'à la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif, relatif à l’utilisation du montant de 1,5 million de gourdes reçues du BMPAD.  «Par cette démarche, l’OPC, tout en évitant de se prononcer sur le fond de cette affaire, avec des considérations juridiques et administratives, est en droit de se questionner sur le bien-fondé d’un tel avis de recherche qui pourrait être assimilé à une revanche dans la mesure où vous avez été renvoyé en 2006 de l’appareil judiciaire du Cap-Haïtien sur dénonciation du RNDDH. De tels agissements vont à l’encontre des prescrits relatifs à la Déclaration sur la protection des défenseurs des droits de l’homme adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies dans sa résolution 53/144 du 9 décembre 1998 et dont Haïti est Etat signataire», écrit Me Renan Hédouville. En réponse, Me Rockefeller Vincent, le directeur général de l'ULCC, très tranchant, a dénoncé une ingérence de la part de l’OPC dans le cadre de cette enquête pour soupçon de corruption dont l'ULCC a été saisie depui janvier 2019. Dans sa correspondance datée du 12 mai, Me Vincent a non seulement précisé qu'il n'a pas été renvoyé de l'appareil judiciaire mais promu substitut à la cour d'appel, et rappelé au protecteur du citoyen, Me Renan Hedouville, que sa position ne lui confère pas le droit de s'ingérer dans une enquête judiciaire avec une «absence d'objectivité évidente». Dans une troisième correspondance, le protecteur du citoyen, Me Renan Hedouville, dit accuser réception de la lettre du directeur de l'ULCC dans laquelle il a «contesté avec laideur» la position de l’OPC exprimée sur l’avis de recherche décerné par le service enquêtes et investigations de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) à l’encontre de Mme Jean Pierre.  «Cette attitude affichée traduit le degré d’ignorance de plus d’un sur la mission et les attributions de l’OPC au regard de sa loi organique de mai 2012 votée par le Parlement haïtien. L’OPC, en sa qualité d’institution nationale de droits humains, entend poursuivre sa mission et à cet effet réaffirme que l’avis de recherche décerné à l’encontre de Madame Marie Gesly Damas Jean Pierre peut être assimilé, à bien des égards, à une revanche contre le RNDDH», a indiqué Renan Hédouville.