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Le Nouvelliste

Le parquet de Port-au-Prince en guerre contre la traite des personnes

Sept. 9, 2019, midnight

«Aujourd’hui, au parquet de Port-au-Prince, nous avons pris la responsabilité de former une cellule spéciale sur la traite des personnes. Cette dernière est une infraction transnationale concernant surtout les femmes et les enfants, dont ceux et celles en domesticité», a fait savoir le commissaire du gouvernement Paul Éronce Villard en conférence de presse jeudi. Selon lui, cette infraction est encore plus fréquente dans les orphelinats et les familles d’accueil. Le chef du parquet a indiqué que les officiers de la police judiciaire, accompagnés d’agents de l’Institut du bien-être social et de recherches (IBESR), visiteront un ensemble de lieux suspectés. «Il y a des orphelinats en rouge qui favorisent la traite des enfants. La traite, le proxénétisme, la domesticité, la prostitution sont des infractions pour lesquelles la loi fixe une peine de 7 à 15 ans d’emprisonnement», a déclaré le commissaire du gouvernement, soulignant que le législateur a aussi prévu des amendes pouvant aller jusqu’à 150 millions de gourdes. Quelqu’un qui ne dénonce pas la traite quand il en est au courant est considéré comme complice, selon la loi du 30 avril 2014. C’est une infraction par omission. Aux termes de la loi portant sur la traite des personnes, cette personne sera punie de la même manière que l’auteur de la traite. La loi de 2014 prévoit également un comité intersectoriel composé du ministère des Affaires sociales, de la Justice, de l’Éducation nationale et de l’Institut du bien-être social et de recherches. «Deux organisations internationales supportent actuellement ce projet. Nous prenons très au sérieux cette question et bientôt vous observerez des opérations systématiques», a garanti Paul Éronce Villard, qui dit avoir identifié des endroits où cette infraction se pratique au détriment des femmes et des enfants. Nous voulons, prévient l’homme de loi, lancer un signal fort et nous demandons aux justiciables de contribuer avec nous dans la résolution de ce conflit. Me Villard tente de rassurer les deux catégories les plus ciblées par la traite, leur rappelant qu’il veut les protéger à tout prix. «Si on soumet des enfants à la domesticité ou on les exploite à des fins sexuelles, il y a un task-force déjà monté avec l’appui du parquet pour freiner ces problèmes, et la traite en particulier. Nous décrétons la permanence dans la lutte contre la traite des personnes dans le parquet». Par ailleurs, le commissaire du gouvernement dit observer un accroissement de l’exploitation sexuelle des enfants par leurs parents, autrement dit de l’inceste. «Je ne sais pas si le pays est frappé par une sorte de démence mais cela s’accroît. Cela concerne la société en général et l’avenir des enfants. En tant que responsable de l’ordre social, je lance une mise en garde contre la gravité de cette pratique», a déclaré Paul Eronce Villard.