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Le Nouvelliste

Crise: l’OIF dépèche une mission d’information et de contact en Haïti

March 3, 2021, midnight

L’Organisation internationale de la francophonie veut contribuer à un dénouement à la crise haïtienne. C’est ce qu’a assuré Désiré Nyaruhirira, chef d’une mission d’information et de contact de la francophonie, dépêchée par la secrétaire générale Louise Mushikiwabo. Cet émissaire est à la tête d’une mission qui durera une semaine en Haïti. Lors d’un point de presse donné au local de l’OIF à Péguy-Ville, le diplomate a exposé les raisons et présenté l’agenda de sa présence en Haïti.  Selon M. Nyaruhirira, la décision de dépêcher cette mission a été prise après consultation avec les États et gouvernements membres de plein droit de l’OIF. « En déployant cette mission, la francophonie marque sa volonté de se tenir aux côtés d’Haïti, membre de l’organisation depuis sa création en 1970, et de ses populations. Elle traduit l’esprit de solidarité au fondement de l’OIF, qui rassemble 88 États et gouvernements membres, présents sur les 5 continents », a expliqué Désiré Nyaruhirira.  Le conseiller spécial de la secrétaire générale de l’OIF a assuré que cette mission est en adéquation « avec le mandat de l’organisation qui a notamment pour objectifs de contribuer à la consolidation de l’Etat de droit, de la démocratie et des droits de l’homme, ainsi qu’à prévenir les crises et les conflits dans les pays les plus fragilisés ».  Á en croire Désiré Nyaruhirira, l’OIF entend, à travers cette mission, contribuer avec les acteurs nationaux et partenaires d’Haïti à un règlement durable à la crise politique et institutionnelle. « Cette mission que j’ai l’honneur de conduire est chargée d’engager des consultations approfondies avec tous les acteurs haïtiens. C’est une mission d’écoute. Elle doit nous permettre de mieux comprendre la situation et d’envisager, avec tous les acteurs haïtiens, les modalités d’un accompagnement par la francophonie pour favoriser une vie politique apaisée, ainsi que pour préserver la paix et la démocratie », a-t-il fait révélé.  Plus loin, le chef de la mission a communiqué sur les échanges qui seront effectués. « Au cours des prochains jours, la délégation rencontrera les autorités nationales, les responsables de plusieurs institutions, les représentants des différentes mouvances politiques, ainsi que de nombreux acteurs de la société civile. D’ores et déjà, la délégation a été reçue en audience par le ministre des Affaires étrangères, chargé de la francophonie, le Dr Claude Joseph », a-t-il informé.  L’OIF apporte son support à la réforme constitutionnelle que veut réaliser Jovenel Moïse. Est-ce que ce support peut biaiser les résultats de cette mission ou pourra-t-il constituer une pierre d’achoppement pour les échanges ? Á cette question, Désiré Nyaruhirira a été laconique. « L’OIF a pris acte de ce débat sur la nouvelle Constitution et de l’initiative. Mais c’est aux Haïtiens de discuter de ces questions, de mener à bien les discussions. Nous sommes là pour écouter et rendre compte à la secrétaire générale », a-t-il avancé.  « L’objectif de la mission, c’est d’écouter. De recueillir le maximum d’informations possible. Ici, c’est un débat. Il y a des positions qui sont tranchées par la constitution, la mandature. On doit tout écouter avec l’intention de recueillir des informations et de les rapporter à la secrétaire générale. Ensuite, elle rendra compte aux États et aux gouvernements et nous indiquera la marche à suivre en vue d’aider surtout le peuple haïtien à sortir de cette crise qui a tant duré », a-t-il poursuivi. En plus de Désiré Nyaruhirira, la mission est également composée du professeur Théodore Holo, qui est un ancien ministre des Affaires étrangères du Bénin, du directeur des affaires politiques et de la gouvernance de l’OIF, Antoine Michon, du représentant de l’OIF pour la Caraïbe et l’Amérique latine, Emmanuel Adjovi, de Saïdou Kane et d’Alexandra Lepeltier.