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Le Nouvelliste

Jovenel Moïse dévoile des mesures pour combattre le kidnapping

March 3, 2021, midnight

Les kidnappeurs continuent d'endeuiller, de ruiner et de traumatiser des familles haïtiennes en toute impunité. De jour comme de nuit, les cas d'enlèvement se multiplient dans la capitale et dans les zones avoisinantes. Pour tenter de stopper ce phénomène qui ne date pas d’hier, le président de la République a annoncé lundi à l'issue d'une réunion spéciale du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN),  des mesures allant à la création d'une nouvelle cellule anti-kidnapping, au contrôle de fonds dans le système financier du pays et des compagnies de sécurité. Jovenel Moïse dit disposer des informations sur les auteurs intellectuels du kidnapping. Mais avant de prendre des mesures contre eux, il veut avoir des preuves solides. « Avan nou rive nan zafè kenbe moun, fòk nou gen bon jan prèv », a affirmé le président à l’issue de ce CSPN qu’il a exceptionnellement lui-même présidé. Le chef du Conseil supérieur de la police nationale va mettre ensemble toutes ces institutions pour qu’elles puissent travailler sur le dossier afin d’avoir des preuves, a-t-il fait savoir. Autres mesures annoncées par Jovenel Moïse pour combattre le kidnapping dans le pays c’est la création d’une cellule anti-kidnapping pour renforcer la cellule anti-enlèvement qui existe déjà à la DCPJ. Cette nouvelle cellule sera composée des entités publiques comme la secrétairerie d’État à la Sécurité publique, le ministère de l’Intérieur et de toutes les autres structures travaillant dans le renseignement et la sécurité publique sous le leadership du directeur général de la Police nationale, a expliqué le chef de l’État « L’UCREF, l’ULCC, le ministre des Finances, la BRH… vont suivre les mouvements d’une série de fonds avec des outils légaux dans le système financier », a aussi annoncé le locataire du Palais national comme des mesures visant à lutter contre le kidnapping. Jovenel Moïse a indiqué que lors de ce CSPN spécial, il a exigé le renforcement des contrôles au niveau des douanes du pays. Il a cité à titre d’exemple les ports de Saint-Marc, du Cap-Haïtien et le port de Lafiteau « où sont passées le plus grand nombre de munitions et d’armes pour entrer au pays », a-t-il souligné. Le président contesté annonce aussi que le Premier ministre va demander aux autorités américaines de mettre à la disposition du gouvernement haïtien des informations sur les gens qui envoient des armes et des munitions en Haïti dans des conteneurs. Toujours pour combattre le kidnapping, le ministre de la Justice et de la Sécurité publique a été instruit afin de mettre sur pied une ligne téléphonique rouge sur le kidnapping fonctionnel 24 heures sur 24. Cette ligne, selon le président, va permettre à la population d’informer la police dans l’anonymat. Il faut souligner qu’à ce niveau, les informations sur les lieux de séquestration des victimes sont connues de tous. C’est la police elle-même qui avait indiqué que les deux ressortissants dominicains et le compatriote enlevés le samedi 20 février avaient été conduits à Grand-Ravine. Dans sa lutte contre le kidnapping, Jovenel Moïse veut aussi avoir un œil sur les compagnies de sécurité dans le pays, car, a-t-il ajouté, ces compagnies importent aussi des armes et des munitions. « Il y aura un contrôle sur les cinq dernières années afin de voir quels types d’armes ont été importées par ces compagnies, où sont-elles, qui les utilisent ? Il y aura aussi un contrôle sur la quantité de munitions importées par ces compagnies de sécurité et l’utilisation qui est faite de ces munitions », a avancé le président. Jovenel Moïse a fait savoir à la population qu'en bloquant les axes routiers pour protester contre des actes de kidnapping,  elle rend encore plus compliqué le travail des forces de l’ordre. Selon lui, le kidnapping est parrainé dans le pays.  « Le kidnapping n’a pas uniquement un objectif économique, il a aussi un objectif politique », a-t-il soutenu. Certaines victimes de kidnapping affirment qu’elles ont été enlevées par des gens habillés en uniforme de police dans des véhicules immatriculés Service de l’Etat. Le président a indiqué qu’un contrôle interne dans la police a déjà commencé depuis deux mois. La police, a annoncé le président, va recevoir du matériel qui lui permettra de travailler en temps réel sur les cas d’enlèvement.   Alors que dans son dernier rapport sur Haïti, le secrétaire général de l’ONU avait indiqué que ces 12 derniers mois, les cas de kidnapping ont augmenté de 200% avec 234 cas d’enlèvement enregistrés en 2020,  Jovenel Moïse, qui intervenait devant le Conseil de sécurité de l’ONU le lundi 22 février 2021 lors d’une session virtuelle sur Haïti, a soutenu que « le nombre de kidnappings a considérablement baissé et la population apporte son support au travail de la police nationale ».