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Le Nouvelliste

Plus de 35% de la population haïtienne se soulage à l’air libre, selon le directeur général de la DINEPA.

Feb. 24, 2021, midnight

La défécation à l’air libre est une grande préoccupation, indique le numéro un de la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (DINEPA), Guito Edouard. Plus de 35% de la population haïtienne s’adonne à cette pratique qui est porteuse de nombreuses maladies, particulièrement hydro-fécales (à titre d’exemple le choléra). Monsieur Édouard souligne que la loi haïtienne fait obligation aux propriétaires des maisons de construire des espaces pour déféquer, donc, les autorités municipales doivent veiller au respect systématique de cette loi, martèle le directeur général de la DINEPA. Il est inadmissible de ne pas disposer d’un endroit pour se soulager, car une bonne gestion des matières fécales s’avère très salutaire pour une société, insiste Guito Edouard. Monsieur Édouard en a profité pour attirer l’attention sur des puits artésiens situés dans l’arrondissement des Cayes, département du Sud, où l’eau est généralement polluée notamment à cause des alluvions et des matières fécales qui polluent les nappes phréatiques lors de grandes crues. A cause de cette pollution, il faudrait en creuser plus de 300 jusqu’à 500 pieds pour que l’eau soit potable, souligne Guito Édouard. Face à ce problème qui ne concerne pas uniquement la ville des Cayes, la DINEPA avait organisé récemment une formation sur la construction des fosses septiques pour des maçons. Souvent, ces espaces sont mal exploités, a fait remarquer Guito Édouard. Guito Édouard a par ailleurs fait savoir que l’institution qu’il dirige a construit des stations de traitement d’eaux usées et de boues de vidange.  À Morne-à-Cabri, il y a un espace qui a la capacité de recevoir 500 m3 de matières fécales journalièrement, informe le dirigeant de la DINEPA, arguant qu’il est très fréquenté par la majorité des camions de vidangeurs de la capitale. Avec le support de l’USAID, la DINEPA travaille sur l’aménagement de cet espace. Par ailleurs, la station à Titanyen, délaissée depuis quelques années, va être reconstruite ; le marché vient d’être attribué à une firme espagnole et elle aura une capacité de 250 à 300 m3 par jour, a fait savoir Monsieur Édouard. La DINEPA recense, accompagne et organise des formations pour les vidangeurs manuels, indique le directeur général. « Mis à part ces stations de traitement d’eaux usées et de boues de vidange, les instances concernées doivent aussi penser à la valorisation des matières fécales en termes d’électricité, compost et gaz… comme le font d’autres pays, conclut le directeur général de la DINEPA.