Le Nouvelliste
Affrontements entre gangs à Cité Soleil, MSF contrainte de transférer ses patients
Feb. 24, 2021, midnight
L’organisation médicale Médecins sans frontières (MSF) a annoncé ce mercredi être contrainte de transférer ses 21 patients brûlés dans une autre structure hospitalière à cause de violents affrontements entre gangs rivaux autour de son hôpital à Cité Soleil. Dans une interview accordée au journal, la responsable de communication de MSF-Haïti, Avra Fialas, a confirmé que le climat sécuritaire s’est complètement détérioré à Drouillard où est établi le seul centre spécialisé qui se concentre sur le traitement des brûlures graves dans le pays. Inquiets, les responsables ont peur pour leurs patients et employés. « Face à la récurrence de ces violences, nous avons décidé de déplacer les patients de notre centre de grands brûlés et les services ambulatoires vers notre hôpital de traumatologie de Tabarre, afin d’assurer la protection du personnel, la sécurité de nos patients et la continuité de leurs soins », a déclaré Aline Serin, cheffe de mission MSF en Haïti. Suite à une première vague de violences enregistrée à proximité de l’hôpital entre le 8 et le 10 février derniers, les responsables avaient déjà transféré les services ambulatoires le 13 février dernier. Pour le moment, seul le service des urgences du centre reste ouvert, mais avec des capacités réduites et limitées à l’accueil de patients en urgence vitale. Cette décision a été prise afin de ne pas pénaliser les patients en quête de soins. «Nous regrettons de devoir effectuer cette transition car notre hôpital de Tabarre est déjà très sollicité par les patients souffrant de traumatismes», a fait savoir le Dr Alain Ngamba, coordinateur médical le MSF en Haïti. « Mais les conditions sécuritaires minimum ne sont plus réunies pour continuer de façon sûre nos activités à Drouillard ». Les derniers affrontements entre les gangs armés du plus grand bidonville du pays ont eu lieu le 23 février autour du centre. Des tirs ont contraint patients et soignants à se mettre à l’abri dans l’enceinte de l’hôpital. Dans ce contexte de violence chronique, Médecins sans frontières appelle au respect des structures de santé, et demande à ce que l’accès aux patients et au personnel soit facilité.