Le Nouvelliste
« Les élections seront réalisées..., avec ou sans les partis de l’opposition », dit Ronsard Saint-Cyr
Feb. 19, 2021, midnight
En dépit de la situation de crise actuelle, l’exécutif tient son cap sur la tenue des élections à réaliser cette année. L’actuel Conseil électoral provisoire, bien qu'il soit décrié par plusieurs acteurs de différentes structures, notamment des partis politiques de l’opposition, continue d’avancer dans le processus. « C’est le seul moyen de prendre le pouvoir », croit l’ancien ministre de l’intérieur et des collectivités territoriales, Ronsard Saint-Cyr, invité vendredi soir sur le plateau de l’émission « Haïti, Sa k ap kwit » de Télé 20. Bien qu’il reconnaisse la méfiance de certains acteurs face au CEP, Ronsard Saint-Cyr les invite à s’asseoir avec le président Jovenel Moise pour trouver une issue. Mais ce dont il est certain : « les élections seront réalisées, même en l’absence des partis des partis de l’opposition, puisque, souligne le proche du pouvoir en place, les inscriptions sont ouvertes à tous les partis politiques. S’ils ne viennent pas, les élections se réaliseront quand même... », avance le dirigeant de la structure politique « Nou pareh », estimant qu’un gouvernement de transition ne va pas résoudre la crise à laquelle le pays confronte en ce moment. « La constitution, le plus gros document injuste existant en Haïti » L’ancien secrétaire d’Etat à la sécurité publique se range aux cotés du chef de l’Etat qui, à l’instar de sa décision de réaliser les élections cette année, poursuit son petit bonhomme de chemins pour doter le pays d’une « nouvelle constitution », en dépit des désaccords exprimés par un ensemble d’acteurs dans la société lui prêtant des velléités dictatoriales. Pour Ronsard Saint-Cyr, il était temps qu’on procède au changement de la constitution qu’il croit être la source de crise et de corruption dans le pays. « On ne peut combattre la corruption en Haïti avec cette constitution, puisque le pouvoir est débalancé. La constitution est injuste. C’est le plus gros document injuste existant en Haïti », affirme l’ancien ministre de l’intérieur, qui a une carrière dans l’administration publique. Pour Ronsard Saint-Cyr, cette constitution attribue trop de pouvoir au Parlement par rapport à l’exécutif., avec cette constitution, le gouvernement ne peut rien faire sans le Parlement. « Si la jeunesse ne se bat pour le changement de cette constitution, elle n’aura aucun avenir (dans ce pays). La constitution est la source du problème », estime l’ancien ministre qui n’a pas arrêté d’évoquer ses longues expériences avec les parlementaires qui influencent les actions du gouvernement. « Le gouvernement ne peut rien réaliser sans l’aval du Parlement », affirme le dirigeant politique qui chante des réalisations de l’actuel président qui dirige depuis plus d’un an le pouvoir législatif. « Le peuple n’a jamais renversé un président en Haïti, même pas en 1986... » Par ailleurs, l’ancien ministre du PHTK affirme, contrairement à ce qui croit que la volonté populaire est capable de renverser le chef de l’Etat du pouvoir, qu’il n’en est pas question. « Il y a une chose que les gens ne savent pas. Jeunesse de mon pays, le peuple n’a jamais renversé un président en Haïti. On vous ment (à ce sujet). Ce n’est pas vrai...», martèle Ronsard Saint-Cyr qui va jusqu’à avancer que, contrairement à ce que l’on raconte aux jeunes dans l’histoire récente du pays, ce n’était pas le peuple qui a qui renversé le dictateur Jean-Claude Duvalier au pouvoir en 1986. « Non, c’était une volonté dans un grand pays écrite quelque part. Tout était dessiné, quatre ans avant, lors d’une réunion dans un lieu », soutient-il sans évoquer de quel lieu il s’agit. Pour Ronsard Cincir, peu importe la volonté des acteurs et celle de la population, gagnant les rues pour exiger le départ du chef de l’Etat, cela n’aura abouti à rien, sans la volonté d’un autre acteur (une autre force qui décide). « Le peuple ne sait pas renverser le pouvoir en Haïti », insiste le proche du PHTK. « Il sera écouté, seulement si sa démarche est conforme à cet autre acteur qui décidera », a lâché le dirigeant politique, sans en donner d’autres précisions.