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Le Nouvelliste

Kidnapping : « plusieurs cas recensés par la PNH », affirme Garry Desrosiers

Feb. 19, 2021, midnight

Le porte-parole de la Police nationale d’Haïti, Garry Desrosiers, a confirmé une recrudescence des cas d’enlèvement dans la région métropolitaine. Alors que la police semble être dépassée par les événements, le porte-parole a appelé à la collaboration de la population pour aider la PNH à être plus efficace. « Je n’ai pas le chiffre exact. Mais nous avons recensé plusieurs cas de kidnapping. Je veux vous rappeler que la police ne va pas se déroger à ses responsabilités. Nous sommes conscients du problème. Les cas se répètent au quotidien. Il faut souligner que la population a son rôle à jouer. Par conséquent, chaque citoyen doit être prêt à contacter les autorités pour les renseigner. Ceux qui habitent les quartiers où les victimes sont séquestrées doivent également collaborer avec la police », a-t-il soutenu, arguant qu’une collaboration entre la police et la population permettra de combattre l’insécurité en général et le kidnapping en particulier.  Garry Desrosiers a avancé que la PNH ne peut pas être partout à la fois. « On ne peut pas occuper chaque carrefour, chaque corridor. D’où notre demande de collaboration. Sans une collaboration entre les deux entités, on ne pourra freiner ce phénomène. C’est certain que nous avons reçu la collaboration de la population, mais celle-ci doit être constante et systématique », a-t-il poursuivi lors d’une conférence de presse vendredi à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).  Cet appel de la PNH arrive deux jours après que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a évoqué le phénomène de kidnapping dans son dernier rapport sur Haïti devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Le chef de l’ONU a révélé qu’au cours des 12 derniers mois, les enlèvements se sont multipliés de façon inquiétante jusqu’à atteindre 200 % par rapport à l’année précédente. Antonio Guterres a souligné que la Police nationale d'Haïti a effectué plusieurs interventions dans les fiefs des groupes armés et leurs activités ont été, certes, perturbées, mais ces bandes armées sont devenues plus actives.« Au cours des 12 derniers mois, les enlèvements se sont multipliés de façon inquiétante, leur nombre ayant augmenté de 200 % par rapport à l’année précédente : 234 cas ont été signalés en 2020 (dont les enlèvements de 59 femmes et 37 mineurs), contre 78 en 2019 », a révélé le secrétaire général de l’ONU dans son rapport devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Par ailleurs, le porte-parole de la PNH a confirmé une attaque des bandits de Grand-Ravine contre le sous-commissariat de la zone. Les policiers qui s’y trouvaient étaient en infériorité numérique par rapport aux bandits ; ces derniers ont emporté des armes et du matériel appartenant à la police. Une source proche qui s’est confiée au journal cette semaine a indiqué que ces individus armés, emmenés par le chef de gang dénommé Ti-Lapli, avaient notamment emporté deux fusils Galil, des pistolets, des munitions, des gilets pare-balles et autre matériel trouvé sur les lieux.  Le porte-parole Desrosiers a annoncé que la police prendrait des dispositions pour reprendre le contrôle de l’espace. « Pour le moment, l’espace est vide. Mais nous allons le récupérer. Ce genre de situation nécessite un corps-à-corps. Compte tenu des riverains qui vivent dans la zone, pour éviter des dommages collatéraux, nous sommes obligés de changer d'avis. Pour ce qui est de la direction générale, des dispositions sont prises afin que l’on reprenne le contrôle de l’espace », a-t-il assuré.