Le Nouvelliste
L’Église a sa part de responsabilité dans l’insécurité qui sévit en Haïti, soutient le secrétaire général de la Primature
Feb. 11, 2021, midnight
L’Église catholique a failli à sa mission de l’avis du secrétaire général de la Primature, Jude Charles Faustin. Selon l'ancien député, cette institution éviterait la montée de l’insécurité si elle avait rempli ses missions premières qui sont de ramener des âmes à Dieu et d’encourager des personnes à mener une vie conforme aux prescrits bibliques sur terre. L’insécurité et le kidnapping battent leur plein en Haïti depuis un certain temps. Aucune des couches sociales du pays n’en est épargnée, établissant ainsi une peur généralisée au sein de la population haïtienne. Dès la nuit tombée, les rues sont pratiquement vides. Selon l’ancien conseiller de Jovenel Moïse, l’Église (catholique et protestant) aurait pu nous épargner ce tableau sombre si elle était moins impliquée dans les affaires politiques du pays, arguant que l’Église est avant tout une force morale. « Nous assistons à la prolifération des gangs armés dans le pays et quelques-uns se sont établis à proximité des églises », invoque Jude Charles Faustin. Du fait de la mission de cette entité religieuse, la paix aurait dû s’établir en Haïti et le pays devrait être aussi prospère, souligne monsieur Faustin. Réagissant le mercredi 10 février 2021 sur Panel Magik à la position de la Conférence des évêques catholiques en ce qui concerne l’échéance du mandat du président de la République Jovenel Moïse, le secrétaire général de la Primature, Jude Charles Faustin, déclare qu’après l'arrivée du chef de l’Etat, Jovenel Moïse à la tête de la magistrature suprême de l’ État, à un certain moment, l’Église catholique n’a cessé de prendre des positions très partisanes. A titre d’exemple, l’ancien parlementaire a rappelé qu’après les évènements des 6 et 7 juillet 2018, dans une note, les évêques catholiques avaient demandé au président de la république Jovenel Moïse de tirer sa révérence. Monsieur Faustin reproche aussi à l’Eglise catholique son refus de faciliter le dialogue entre toutes les forces vives de la nation, dans le cadre d’une invitation qui a été faite à plusieurs moments par le chef de l'exécutif, a-t-il ajouté. Jude Charles Faustin a jugé que cette institution religieuse a perdu ce recul qu’elle avait par le passé, lui permettant de jouer un rôle important dans le cadre des dialogues en Haïti. « Cette force morale qu’elle représentait dans le temps est dénuée de bon sens aujourd’hui », a t-il soutenu. Rappelons que le 2 février 2021, dans un message fixant la position de la Conférence épiscopale d'Haïti sur la fin du mandat de Jovenel Moïse, l’Église catholique avait appelé la population haïtienne « à faire preuve de discipline, de raison et de sagesse dans la recherche des intérêts supérieurs de la nation. À ceux qui ont la mission de veiller sur les vies et les biens, de garantir la sécurité de tous et de porter les escadrons de la mort à mettre de côté leurs armes afin que le kidnapping et l’insécurité soient à jamais bannis sur la terre d’Haïti ».
