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Le Nouvelliste

Art et éducation se rencontrent à l'Université Quisqueya

Jan. 27, 2021, midnight

La Journée internationale de l'éducation, ce 24 janvier, a été grandement commémorée à l'Université Quisqueya (UNIQ) dotée de la « Faculté des sciences de l'éducation (FSED) ». Au menu des activités qui ont eu lieu tout au long de la journée : conférences-débats, ateliers et sous  le signe du festival «Haïti : le Printemps de l'Art », la réalisation d'une fresque géante sous la coordination du peintre Joseph Eddy Pierre et l'exposition-vente de tableaux de peintres des quartiers populaires baptisée « Atis Lari, penti agogo ». Au milieu de la journée, une conférence-débat a réuni autour du thème : « La Condition enseignante en Haïti » les syndicalistes Magalie Georges, Josué Mérilien et Franck Wilbert Georges. Les intervenants ont formulé des propositions sur le statut de l'enseignant en Haïti, notamment un cadre légal visant particulièrement le secteur privé. Dans les établissements publics, le métier d'enseignant est régi par les mêmes lois que la fonction publique. « Mais sur quelle base légale une école privée fait signer un contrat à un enseignant », s'est questionné M. Franck Wilbert Georges, coordonateur général de l'Union nationale des éducateurs et normaliens d'Haïti (UNNOEH). Il faut rendre le métier attrayant pour avoir et garder parmi nous les plus qualifiés, a exhorté Mme Magalie Georges, de la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs d'Haïti (CNEH). Favoriser l'accès au prêt comme les autres   fonctionnaires, offrir un salaire intéressant, mettre en place un bon plan de carrière figurent parmi les propositions de la secrétaire générale de la CNEH. Le combat des enseignants devrait être celui de tous, a avancé M. Josué Mérilien. Un enseignant mal formé est un danger pour toute la société, soutient le syndicaliste. Par ailleurs, sur le premier panel, M. Kesner Pharel, P.D.G du Group Croissance, était invité à proposer des éléments de réponse à la question : Quelle politique éducative pour Haïti ? L'économiste a abordé la question au regard des objectifs de développement durable (ODD4). M. Kesner Pharel a partagé le panel avec six anciens ministres de l'Éducation : Marthe Franck Paul, Leslie Voltaire, M. Jacques-Edouard Alexis, M. Paul Antoine Bien-Aimé, Pierre Buteau et M. Nesmy Manigat. En outre, plusieurs ateliers ont été aussi à l'ordre du jour. Des responsables d'établissements scolaires, une élève de NS4 de l'institution Ste Rose de Lima, Élodie Holland, des enseignants de la fondamentale et des professeurs d'université sont venus partager leurs expériences de l'apprentissage à distance imposé par la Covid-19. Certains établissements, comme c'est le cas de Ste-Rose de Lima, expérimentaient l'enseignement virtuel depuis bien avant et continuent de le faire, à croire la directrice, Sœur Nadige Jean-Charles. Dans la matinée, a eu lieu un atelier sur l'éducation extra-académique, incluant les jeux de société, le sport, l'art, entre autres. Des ateliers de danse, de karaté et d'échecs ont été aussi organisés. Présentant au public présent à l'Uniq « Haïti : le Printemps de l'Art ", le rédacteur en chef du quotidien Le Nouvelliste, initiateur du festival, regrette de nos jours que nous ne soyons pas éduqués à aller voir, admirer et critiquer les œuvres d'art dans les galeries où l'entrée est pourtant libre. « Haïti : le Printemps de l'Art » vise à bousculer cet état de fait, s'est-il réjoui. Comment l'école peut contribuer à atteindre cet objectif ? Le cours d'art est censé faire partie du cursus au Nouveau secondaire, a rappelé M. Frantz Duval qui annonce que les écoles d'art et les maîtres dans le domaine seront très impliqués lors des prochaines éditions du festival.