Le Nouvelliste
Jovenel Moïse exige que justice soit rendue en faveur de Patrick Benoît
May 8, 2020, midnight
Le président de la République dit avoir passé des instructions pour que justice soit rendue à Patrick Benoît, battu, ligoté, jeté au sol face contre terre puis placé en garde à vue avec sa chemise trempée de son sang. Le ministre de la Justice, Me Lucmanne Délile, et le président du CSPJ, Me René Sylvestre, vont travailler à cet effet sans perdre de temps, a assuré Jovenel Moïse. Le chef de l'État dit déplorer cet incident - qualifié de regrettable-, envoyer des mots de sympathie à l'endroit de la famille Benoît et souhaiter un prompt rétablissement à Patrick Benoît qui a été malmené par des policiers accompagnant le juge de paix de Delmas Ricot Vrigneau, aujourd'hui mis en disponibilité par le CSPJ. «Je ne pouvais croire que la vidéo était vraie», a déclaré Jovenel Moïse, qui confie avoir demandé à son directeur de cabinet des explications. Après son briefing, M. Moïse précise qu'il s'est rendu compte que le litige en question l'a déjà poussé à prendre la décision d'interdire l'exécution des jugements par défaut. Faisant référence à tout ce que la famille Benoît a déjà subi dans ce conflit terrien l'opposant à la famille Laurenceau, le chef de l'État a affirmé sans ambages que ce qui s'est passé est «bien plus grave». «L'incident du mardi 4 mai est la dernière goutte qui a fait déborder le vase. J'ai parlé au ministre de la Justice et lui a demandé d'écrire au président du CSPJ afin qu'une enquête soit ouverte et des sanctions prononcées contre les fautifs », a indiqué M. Moïse. Le président a, par ailleurs, rappelé que lors de l'exécution d'un jugement, le magistrat présent n'a aucune provision légale pour user de la force contre des gens qui peuvent s'y opposer. «Je ne tolère pas ces agissements. Je veux que cela soit clair. Il faut que le problème de spoliation soit résolu», a-t-il martelé, soulignant au passage que ceux qui détournent le service public de la justice de son objectif ne doivent pas rester impunis. «Cette sanction doit être publique pour servir d'exemple». En attendant une décision de cour sur le conflit terrien, le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince a demandé au juge de paix de Pétion-Ville de se rendre sur les lieux et «prendre toutes les dispositions nécessaires, en vue de faire cesser les travaux entrepris par Jean Agnas Laurenceau sur la propriété en litige» à Vivy Mitchel. Me Jacques Lafontant soutient que cette «mesure est valable jusqu'à ce qu'une décision juridictionnelle vienne consacrer le droit de propriété de l'une ou de l'autre partie engagée dans ce procès.»