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Le Nouvelliste

FENAMH : les maires n’entendent pas partir en janvier 2020

Dec. 18, 2019, midnight

« Nous entendons des palabres dans les rues et dans la presse concernant le mandat des magistrats qui arrive à terme, soit en janvier 2020. Nous voulons couper court à toute rumeur. Ça ne passera pas. Le mandat des maires arrive à terme en juillet 2020 », s’est positionné Jude Édouard Pierre, maire de Carrefour et président de la Fédération nationale des maires,  soulignant que les maires sont élus pour quatre ans et ont été investis en juillet 2016. « Nous quitterons le pouvoir en juillet 2020. Dans le décret électoral du 2 mars 2015, il était question d’harmoniser le temps constitutionnel au temps électoral, les mandats des élus des municipales de 2015 arriveront à terme en janvier 2020. C’était pour harmoniser les deux échéances », a expliqué le magistrat, qui défend ses pairs. Le départ en janvier 2020 permettra-t-il cette harmonisation ? », s’est interrogé le maire Jude Édouard Pierre. Il faut, selon lui, recourir aux considérations constitutionnelles qui stipulent que le mandat d’un maire est de quatre ans. Le maire durcit le ton : « Nous ne voulons pas nous plaindre pour rester quelques mois encore au pouvoir. C’est une question de principe. En termes de respect des normes, cette question de janvier ne tient pas. C’est impensable. » Le numéro un de la FENAMH a reconnu que le ministère de l’Intérieur, institution de tutelle des municipalités jouissant de l’autonomie administrative et financière, ne s’est pas encore prononcé sur la question. « Le chef de l’État a d’ailleurs garanti que le deuxième lundi du mois de janvier, ce seront les maires qui resteront en poste avec lui. Cette question de fin de mandat ne l’intéresse pas. On le prend au mot, on le croit », a précisé Jude Édouard Pierre. Même au-delà du mois de juillet 2020, les élus municipaux, à en croire la FENAMH, n’entendent pas bouger d’un poil tant que le Conseil électoral ne se résout pas à organiser des élections pour les remplacer. « Remplacer les élus locaux par des agents exécutifs intérimaires permettra-t-il de garantir la bonne marche des institutions ? Seuls des élus peuvent remplacer des élus au niveau de municipalités de la République », a-t-il soutenu, avant d’ajouter que ladite fédération avait réalisé un conseil exécutif à l’extraordinaire au cours duquel cette position a été appuyée à l’unanimité. « Nous encourageons la réalisation des élections afin de remplacer notamment les conseils municipaux d’ici octobre », a garanti le président de la fédération, qui dit croire que remplacer les maires par des agents exécutifs intérimaires dans des fonctions électives déstabilisera les municipalités. Il a invité le CEP à assurer la régularité de l’échéance électorale. « Au même titre, la FENAMH est solidaire du pouvoir exécutif », a plaidé le maire de Carrefour. Selon M. Pierre, le refus des maires de partir en janvier ou avant les élections municipales ne constitue pas une mainmise des conseils municipaux. « Je demande aux magistrats de remplir leurs fonctions jusqu’à la fin de leur mandat, jusqu’à la réalisation des élections dans le pays », a lancé Jude Édouard Pierre, ajoutant que nous devons tous défendre la normalité institutionnelle car c’est un combat citoyen. Combien de fois, se demande-t-il, a-t-on remplacé un sénateur ou un député dont le mandat arrive à terme ? Nous ne pouvons accepter cette démarche comme citoyen », a rétorqué le magistrat. Par ailleurs, le ministère de la Planification et de la Coopération externe n’a encore alloué à aucune mairie les fonds communaux de l’exercice 2018-2019. 30 mairies n’ont jamais bénéficié de l’allocation de l’exercice 2017-2018. « Il y a une convocation à l’extraordinaire des maires de la République pour le vendredi 27 décembre 2019. Au terme de cette convocation, l’ensemble des maires vont se diriger au ministère pour réclamer que des protocoles soient signés afin d’obtenir ce fonds qui s’élève à cinq millions de gourdes pour chaque commune », a renchéri le maire. Il a par ailleurs fait savoir que le pouvoir central a octroyé le fonds d’assainissement cette semaine. Toutefois, 19 communes n’ont pas encore trouvé leurs chèques. Il appelle donc le chef de l’État à prendre les mesures appropriées.