Le Nouvelliste
La Femme au sein de la Famille
March 5, 2020, midnight
Dans notre projet de société, nous du Rassemblement des démocrates, nationaux, progressistes, (RDNP), accordons une place prépondérante à la Femme haïtienne, par conviction doctrinale, idéologique, mais, surtout, pour des raisons sociologiques, culturelles, qui dépassent les limites de la célébration d’une journée annuelle, le 8 mars. Il faut célébrer la femme haïtienne, à chaque instant de notre vie de peuple, parce qu’elle représente le poto mitan, la colonne vertébrale, le poumon, le cœur de la plus petite, de la plus importante cellule de la société : la famille. Sans métaphores ! Elle joue le rôle concret, objectif, donc, bien avéré de principal organe vital, irremplaçable, multifonctionnel, dans l’histoire du Grand-corps social, marquée pour son malheur par la monoparentalité, par l’irresponsabilité d’une écrasante majorité de pères, par la discrimination et la stigmatisation liées au sexe. La Femme haïtienne, non par simple fantaisie de l’esprit, ni par chauvinisme ou flatterie, mérite d’être honorée, d’être considérée dans toute sa dimension humaine, pour réparer des torts séculaires, pour permettre à la Nation de bénéficier de ce potentiel de courage, de détermination, d’intelligence, d’initiative créatrice, de débrouillardise, de rigueur, et, par-dessus tout, de récupérer toute cette somme herculéenne d’énergies génératrices d’efforts, de sacrifices, d’abnégation, de travail, dont elle a été privée, pour mieux l'asservir. Ce sont l’une des causes de nos malheurs, le fait de l’avoir bannie des grands centres de décision, des hauts sphères des pouvoirs publics, de l’avoir intimidée pour qu’elle puisse, en dépit de sa potentialité, tenir un rôle de second plan au sein des foyers, des assemblées mixtes, de l’avoir reduite à l'esclavage, de l’avoir avilie, de l’avoir martyrisée, de l’avoir traitée en simple objet sexuel jusqu’à ce qu’elle perde toute confiance en elle-même. En vérité, combien de familles haïtiennes, toutes couches sociales confondues, ayant réussi socialement ou économiquement, sans que nous retrouvions, cachée, derrière ces foyers, la main de fer, experte et bienfaisante, d’une femme, moulée dans un gang de velours ? Elle est cette Madansara, plus souvent inculte, qui a pu produire tant de médecins, d’ingénieurs, de professeurs, d’industriels, d’entrepreneurs… et construire une petite fortune, à partir de ses réflexions économiques, de ses calculs arithmétiques, exacts et précis. Elle est cette servante qui, grâce à son savoir-faire, son dévouement, a pu trouver l’aide d’âme généreuse pour grandir ses enfants et faire d’eux, des professionnels enviés… Elles sont nombreuses ces femmes haïtiennes, des pélicans, parties de rien, sans grand atout, accomplissant des miracles pour leurs progénitures… La Femme haïtienne peut se prévaloir, aujourd’hui, de la jouissance de certains droits et privilèges dans la société, mais, n’a pas encore bénéficié de toutes les idées et pensées généreuses charriées par les grands mouvements internationaux pour leur émancipation, totale et complète. Elle n’a, non plus, la place que nous lui réservons dans nos politiques publiques, dans notre programme politique, dans notre projet de société : «Changer la vie en Haïti». Notre vision de l’organisation politique de la société, en fonction de ces données historiques et sociologiques, doit passer par la pleine émancipation de la femme au sein de la famille régénérée, remembrée, comme un des principaux piliers du renouveau national, démocratique et progressiste. Question de relever ce défi profond, multidimensionnel, incluant un redressement moral impérieux et une véritable révolution des mentalités, pour conjurer cette misère sociale, cette déchéance économique, caractéristiques de notre situation actuelle. Nous faisons, de la construction de l’avenir, une option préférentielle, urgente, puisque les jeunes du pays constituent, pour nous, les matériaux du renouveau, de même, que nous ne percevons le rôle bénéfique de la femme émancipée qu’au sein de la famille. Puisqu’il est surtout question, pour le RDNP, de reconstituer cette cellule, de lui donner son sens véritable de pourvoyeuse de citoyennes, de citoyens, de femmes et d’hommes, de bonne volonté et de bon commerce. Des guerriers de lumière, élevés, pétris, dans le respect des exigences morales, les plus rigoureuses, non antinomiques avec leur épanouissement affectif, intellectuel, social… Ce qui nous porte à remuer - pour la reconstituer - la mémoire historique, sociale et culturelle, en vue de trouver les éléments nécessaires à la formation de nationaux, de patriotes farouches, au service du bien public. Aussi, prévoyons-nous de dissiper l’inquiétude des mères et pères, des familles, en ce qui a trait à la formation de leurs enfants, d’alléger leur plus grand fardeau, en leur donnant des raisons, des signes tangibles d’espérances concrètes : la scolarisation universelle pour tous, l’école de proximité, la gratuité de l’enseignement fondamental, l’orientation vocationnelle… au nombre de nos politiques publiques. Femme haïtienne, une journée ne suffit pas pour vous, car vos journées commencent sans jamais finir. Préparez-vous à mener une grande bataille, celle qui mettra fin à vos angoisses, à vos tourments, à votre misère économique et sociale, à votre exclusion dans les décisions concernant vos enfants, votre Patrie. Ensemble, ensemble, ensemble, jusqu’à la victoire finale. Met men, pran desten nou an men. Eric Jean Baptiste Secrétaire Général du RDNP