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Le Nouvelliste

Le calme est revenu à la prison civile de Hinche

Dec. 19, 2019, midnight

Mercredi après-midi, des détenus ont tenté de s’évader de la prison civile de Hinche, chef-lieu du département du Centre. Tout a commencé dans l’après-midi du mercredi, aux environs de 3h 30. Les détenus se sont constitués en maîtres des lieux durant toute la soirée. Selon le porte-parole de la PNH dans le département du Centre, Hervilus Michel, les détenus ont fait usage d'armes automatiques pour créer de la panique. Au final, une intervention des unités spécialisées de la police nationale a permis de reprendre le contrôle du centre carcéral jeudi matin, vers 9 heures et demie. Cette tentative d’évasion, a fait savoir Michel-Ange Louis Jeune, a eu lieu suite à une fouille de routine que réalisaient les agents de l’Administration pénitentiaire dans les cellules pour vérifier s’il n’y avait pas d’armes pouvant compromettre la sécurité des détenus. « Arrivés à la 4e cellule, ils y ont découvert un pistolet, ce qui a attiré leur attention et les a poussés à continuer la fouille », a expliqué le porte-parole de la PNH. Dans la cellule no 12, les détenus ont résisté aux agents sur les lieux. À la demande de l’inspecteur menant l’opération, a-t-il poursuivi, les agents ont investi la cellule. « Ce centre de détention du haut Plateau central regorge de bandits de renom qui ont été évacués du centre carcéral des Gonaïves qui a connu une pareille situation. 250 détenus ont été conduits à la prison civile de Hinche. La direction de l’Administration pénitentiaire a également transféré plus d’une vingtaine de détenus du Pénitencier national vers Hinche. Parmi eux figurent des bandits notoires qui sont à la cellule 12 », a indiqué le commissaire de police, expliquant l'origine du problème. En effet, a appris le journal, les chefs de gang connus sous les noms de Bout Janjan et Baron y sont détenus. Plus loin, le commissaire a relaté que les mauvaises conditions de détention ont été à la base de cette tentative d'évasion des détenus qui « revendiquaient de meilleures conditions de détention ». Les bandits de la cellule 12 ont pris en otage l’inspecteur précité et un agent qui fouillait la cellule. « Dès que la police départementale en a été informée, les unités spécialisées ont pris la situation en main. Ils ont contrôlé le périmètre externe pour empêcher l’évasion. Étant donné qu’il y avait une prise d’otages, les forces de l’ordre rentraient en pourparlers avec les détenus », a expliqué le commissaire Louis Jeune. Selon lui, la justice de paix et le parquet de cette juridiction ont contribué à juguler le problème, avant l’arrivée des renforts. « Heureusement la situation a été gérée ; les otages ont été libérés. Les autorités compétentes s’activent à améliorer les conditions de détention », a assuré Michel-Ange Louis Jeune. À présent, des enquêtes approfondies sont menées pour déterminer comment des détenus ont pu entrer en possession d’une arme à feu. « Le calme est revenu », a garanti le commissaire, soulignant dans la foulée qu’en matière de prévention, aucun dispositif ne permet de réduire le risque d’évasion à zéro. Quels que soient le système et le pays pris en considération, il y aura toujours des écarts de comportement. Il revient aux autorités compétentes de prendre les mesures appropriées lorsque ces situations surviennent. Le porte-parole départemental a corroboré les dires de Michel-Ange Louis Jeune. « Tout est sous contrôle. Les détenus ont regagné leurs cellules. Nous sommes en train d'évaluer les dégâts en vue d'effectuer la réparation », a-t-il indiqué au correspondant du Nouvelliste à Hinche. Hervilus Michel a par ailleurs précisé que les forces de l’ordre ont saisi trois armes qui étaient en possession des détenus. Le jeudi 7 novembre 2019, une tentative d’évasion avait eu lieu à la prison civile des Gonaïves. Elle s’est soldée notamment par la mort d'un détenu. Des prisonniers s’étaient emparés de l’arme d’un agent pénitentiaire. Les autorités pénitentiaires avaient décidé de transférer les 328 détenus vers d'autres centres carcéraux, dont celui de Hinche. Les mêmes faits sont à l’origine de ces deux dernières tentatives d’évasion. À noter qu’un rapport du RNDDH sur les conditions générales de détention dans les prisons civiles du pays, au moment de la crise qu'a connue le pays entre septembre et novembre, identifie un mode de détention inhumaine dans tous les centres carcéraux du pays. Caleb Lefèvre et Joram Moncher