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Le Nouvelliste

Déboisement : le Nord-Est menacé

Feb. 20, 2020, midnight

Au détour des nuages des poussières sur les routes qui traversent ces communes frontalières, les maisons et habitations sont entourées d’arbres. Mais au-delà, dans les flancs des montagnes, près des sources, des endroits tout récemment boisés, il ne reste que quelques arbrisseaux. Dans la quête du bois pour produire du charbon notamment, ces gens s’attaquent à la propriété d’autres personnes qui essaient de conserver leurs arbres. Marie Etienne, une éducatrice dans la cinquantaine qui vit à Vallières jadis la commune la plus boisée du département, a vu son terrain dévasté en l’espace de quelques jours. « J’ai porté plainte auprès du Juge de paix, il m’a dit qu’il ne peut rien faire si je ne les attrape pas en train de voler mes arbres », raconte cette mère de six enfants et un mari malade à sa charge. Si pour elle, la production du charbon de bois n’est pas une option ce n’est à la faveur des sensibilisations sur l’importance des arbres pour l’environnement ou l’application des mesures de contraintes par les autorités. Sans autorisation, n’ayant aucune crainte d’être sanctionnées, certaines personnes se livre à la coupe systématique des arbres en évitant uniquement les rondes rarissimes des agents de la police frontalière (POLIFRONT) et de la Brigades de sécurité des Aires protégées (BSAP). Ces derniers, environ 200 pour tout le département en manque de matériels roulants, doivent entre autres s’occuper du contrôle des marchés publics, de l’extraction du sable dans les rivières et de la construction des maisons dans les zones à risques. « Jamais nous n’avons attrapé quelqu’un en train de couper un arbre. Quand on arrive, nous trouvons les arbres couper par terre.  Alors, nous leur demandons de ne plus recommencer. Parfois, il y a des gens armés qui nous empechent de faire notre travail », a expliqué l’inspecteur Witnis St Fleur. Les autorités locales dos au mur L’inefficacité de cette brigade forestière chargée de protéger les petites forêts et les zones reboisées dans le cadre du projet « Frontière verte » lancé en 2012 de concert avec la République dominicaine, menace l’existence des populations des communes de Vallières, Mont-Organisé et Capotille ainsi que les Perches qui représentaient les poumons du département du Nord-Est. Selon le maire de la commune de Vallière, Castelle Latortue, les habitants ont coupé même les arbres et plantes aquatiques qui se trouvaient près des sources d’eau. Aujourd’hui entre baisse de production agricole et assèchement des cours d’eau, ces gens subissent les conséquences de la mauvaise gestion de leur couverture végétale. Les autorités au niveau des section communales et municipalité ont du mal à endiguer ce fléau. Certains responsables prétextent leur proximité avec les gens, donc ils ne peuvent pas les arrêter et garde an détention. Pour d’autre ces malheureux essaient juste de gagner leur vie. Seule la commune de Capotille, a fait savoir le maire Pétioma Ermane, a mis sur pied une brigade de surveillance d’une vingtaine de membres dans le but surtout de protéger deux petites créée avec l’aide d’une ONG allemande. « Certaines personnes essaient de mettre le feu à la forêt, ensuite pour prendre possession des arbres qui n’ont pas fini de bruler. Quand on intervient, ils fuient. Il n’est pas facile de les en empêcher, c’est pourquoi nous les conseillons d’utiliser l’acacia pour leur besoin domestiques journalier », a-t-il indiqué. Le ministère de l’environnement et ses palliatifs Les responsables du ministère de l’Environnement sont bien conscients du problème mais elles n’agissent pas en conséquence par faute de moyens pour assurer une surveillance intensive des activités de coupe abusives des arbres. « Il est très difficile de faire une gestion adéquate de l’environnement dans le Nord-Est à cause de la précarité dans laquelle vivent les gens. La solution idéale est le reboisement intensif », a avancé la directrice départementale adjointe du MDE, Wideline Pierre. Toutefois elle dit s’investir à redynamiser une pépinière créée en 2012 dans le cadre du projet Frontière verte financer qui produit 1 millions 200 mille plantules par an qui sont ensuite distribuées uniquement aux ONG et autres organisations communautaires qui ont des programmes de reboisement en cours. Le ministère de l’Environnement a choisi ces entités pour avoir la certitude qu’il y aura un suivi de ces plantules, ce qu’il ne peut pas faire encore moins la sensibilisation au danger du déboisement.