Le Nouvelliste
Rareté de carburant : des sanctions en vue de réprimer le marché noir
Sept. 4, 2019, midnight
«Le marché noir ou la spéculation illicite est interdit», a indiqué à la population le commissaire du gouvernement Paul Éronce Villard. En effet, depuis la rareté des produits pétroliers dans les quelques stations d’essence encore ouvertes, le prix d’un gallon de gazoline varie dans certaines zones de la capitale et des villes de province du pays de 224 gourdes à cinq cents gourdes, ou plus. Ceux qui en disposent encore dans des barils vendent ce précieux sésame au compte-gouttes et au prix qui leur conviennent. «Même si les stations d’essence ne se sont pas encore approvisionnées, ce n’est pas une raison de vendre à mille gourdes un gallon d’essence. On ne peut pas faire payer le pot-cassé à la population», a indiqué Paul Eronce Villard au journal. Il souligne à l’attention des spéculateurs que les produits pétroliers qui se vendent à la hausse étaient déjà disponibles sur le territoire haïtien. Il revient, selon lui, à l’État haïtien et aux acteurs concernés de résoudre ce problème. Personne n’a le droit de profiter de cette situation de crise pour vendre ces produits au-delà des prix fixés ou au marché noir. L’article 1er de la loi du 20 décembre 1946 qualifie de marché noir toute spéculation illicite, tout fait d’acquisition, de vente, de cession, d’échanges de marchandises au-dessus du prix fixé par les instances concernées ainsi que tout stockage clandestin ou refus de vente en dehors des formes prescrites par les dispositions légales. Le chef du parquet de Port-au-Prince a donc rappelé aux contrevenants à cette loi qu’ils encourent une peine d’emprisonnement allant de six mois à trois ans et d’une amende de 500 à 100 mille gourdes. «Le parquet a déjà passé des instructions formelles aux autorités policières aux fins de procéder à l’arrestation de tous les contrevenants, rédiger des procès-verbaux de circonstance et les déférer au parquet conformément à cette disposition, en attendant l’approvisionnement normal des stations-services», a fait savoir l’homme de loi. Il en a profité pour répondre aux mauvaises langues qu’il ne peut qu’ordonner aux officiers de la police judiciaires d’arrêter les transgresseurs de la loi. Le commissaire du gouvernement se dit prêt à traiter tous les dossiers déférés au parquet relatifs à l’augmentation abusive des prix des produits pétroliers. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la préservation et la pérennisation de l’ordre social, a conclu le commissaire du gouvernement Paul Éronce Villard.