Le Nouvelliste
Jovenel Moïse peine à faire avancer les négociations politiques...
Feb. 27, 2020, midnight
Alors que le pays est privé de budget depuis deux ans et sans gouvernement légitime depuis un an, le président de la République peine à faire avancer les négociations pour trouver une solution à la crise politique et former un gouvernement d’union nationale. Encore une fois, les pourparlers sont à l’arrêt… « Pour la période du carnaval, nous avons observé une pause dans les négociations politiques. Nous espérons reprendre les pourparlers d’ici la semaine prochaine », a confié jeudi au Nouvelliste un protagoniste aux négociations politiques. « On était arrivés à une phase avancée sur un calendrier réaliste pour des activités comme la formation d’un gouvernement, les réformes constitutionnelles, l’organisation des élections, entre autres », a confié notre contact. Même si les négociations sont suspendues, le chef de l’État avance dans ses consultations pour la formation d’un nouveau gouvernement, a confié au journal une source au Palais national. « Le président travaille à la formation d’un nouveau gouvernement. Les pourparlers ne dureront pas éternellement. Si l’autre partie n’avance pas, on finira par trouver un accord minimal avec ceux qui le veulent pour former un gouvernement. Je ne peux pas vous donner de date pour le moment, mais nous avançons vers la formation d’un nouveau gouvernement », a indiqué notre contact proche du président de la République. Parce qu’il avait programmé des rencontres dans le cadre des discussions sur la crise politique, le président de la République a dû annuler le lundi 17 février sa participation à la 31e Réunion intersession des chefs d’État et de gouvernement de la Caricom, a révélé au Nouvelliste le ministre haïtien des Affaires étrangères, Bocchit Edmond. Si depuis le mois de novembre il n’y a pratiquement aucune manifestation de rue pour exiger sa démission, le chef de l’Etat a été ébranlé par les mouvements violents de protestation des policiers qui exigent de meilleures conditions de travail et leur droit de se syndiquer. Pour calmer les tensions au sein de la police nationale, Jovenel Moïse a dû lui-même s’impliquer dans la recherche de solutions. Au Palais national ce samedi 22 février, en présence du haut état-major de la PNH, Jovenel Moïse, le Premier ministre et des membres du gouvernement ont promis monts et merveilles aux policiers. Logements sociaux, accès gratuit aux soins de santé, assurance-vie, cent pour cent d’augmentation du montant disponible sur les cartes de débit, programme de prêts à l’ONA… Le président de la République ne semble pas lésiner sur les promesses. Le Secteur démocratique et populaire, regroupement politique de l’opposition farouche au pouvoir en place a dit supporter les revendications des policiers qui se battent pour la mise en place d’un syndicat au sein de la PNH tout en rejetant les dérives constatées au cours de leur mouvement notamment : les attaques contre le cabinet Madistin et la Radio-Télévision Caraïbes. Encore une fois, le secteur Démocratique et populaire a retiré que la solution à la crise politique actuelle « passe d’abord et avant tout par la démission de Jovenel Moïse, la réalisation du procès PETROCARIBE et l’organisation de la conférence nationale Haïtienne Souveraine. »