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Le Nouvelliste

Incidents violents au Bel-Air, Jimmy Chérisier une nouvelle fois indexé, selon l'Office de protection du citoyen 

Sept. 1, 2020, midnight

Encore lui. Jimmy Chérizier alias « Barbecue », le patron de G-9 an fanmi ak alye, indexé dans les derniers incidents violents enregistrés depuis le dimanche 30 août et qui se sont poursuivis lundi et mardi au Bel-Air, aux ruelles Mayard, Candio,  Barthélemy et à carrefour Péan. « Le nom de Jimmy Chérizier alias Barbecue, présenté comme un chef de gang, est cité parmi les artisans de ces affrontements », a noté Me Renan Hédouville, Protecteur du citoyen, dans un communiqué de presse, mardi 1er septembre. Ces affrontements entre « groupes rivaux », ayant dégénéré lundi, ont fait « plusieurs blessés par balle, des dizaines de maisons, de véhicules incendiés », selon ce communiqué, soulignant que des « scènes de pillage » ont été rapportées. « Ces conflits armés à répétition prennent des proportions alarmantes », selon Me Renan Hédouville. Ferme dans sa condamnation de ces actes qui constituent des violations de la Constitution et des conventions relatives aux droits humains ratifiées par Haïti, le Protecteur du citoyen a appelé les autorités à accorder une « attention spéciale » aux déplacés et à arrêter les personnes « impliquées dans ces affrontements ». Sur place mardi matin, des journalistes ont signalé des tirs au moment de faire un décompte des maisons incendiées. Des riverains ont identifié des maisons comme étant les résidences de certains policiers brûlées par Jimmy Chérizier « Barbecue » et sa bande. « Je deviens sinistrée. Je n’ai rien pu sauver. Je n’ai que cette robe de nuit que je porte. Je n’ai personne », pleure à chaudes larmes une femme dans la cinquantaine, interrogée par un journaliste de Infosdirect +. Debout, à moins d’un mètre d’un minibus calciné, elle étouffe sa rage et son désespoir. D’autres journalistes ont trainé micros et caméras dans ces rues d'où s’échappaient des colonnes de fumée. Il n’y a pas que des maisons incendiées. Il y a aussi des véhicules, en majorité des tap-tap, des minibus, considérés comme les gagne-pain de familles humbles de ces quartiers.   Off the record, une source proche d’une organisation de défense des droits humains évoque un bilan partiel. Plus de 27 maisons et au moins 25 véhicules ont été la proie des flammes, a-t-elle retenu. Le président Jovenel Moïse, sur Twitter lundi soir, avait condamné les actes de violence au Bel-Air. « Je condamne avec fermeté les actes de violence qui se sont déroulés au Bel-Air aujourd’hui. La PNH, à travers le PM, a déjà reçu les instructions formelles pour freiner cette escalade de violence et mettre en confiance la population plongée dans un traumatisme terrifiant », a tweeté le chef de l’État.  Avant les évènements de lundi, monseigneur Pierre André Dumas a exprimé, lors d'une homélie, samedi, son indignation face à G-9, une fédération de gangs. « C’est du jamais vu », s'est-il écrié, soulignant que l’Église ne peut pas accepter ce désordre, que des bandits armés aient droit de vie ou de mort sur de paisibles gens qui ne demandent qu'à vivre en paix. La nouvelle démonstration de force de Jimmy Chérizier, chef du G-9, survient une quinzaine de jours après que les Nations unies ont appelé le gouvernement à exécuter un mandat de justice émis contre le plus puissant chef de gang d’Haïti. « Nous encourageons une fois de plus les autorités haïtiennes à poursuivre les auteurs présumés de crimes, d'abus ou de violations des droits de l’homme, et à exécuter les actes judiciaires émis, y compris le mandat d’amener émis à l’encontre de plusieurs chefs de gangs, notamment Jimmy Chérizier, alias Barbecue, visé par un mandat émis en février 2019 pour son implication présumée dans les attaques de Grand-Ravine, en novembre 2017. Il serait également impliqué dans d'autres incidents meurtriers, dont celui de La Saline en novembre 2018 et de Bel-Air en novembre 2019 et plus récemment dans les incidents de Pont-Rouge et Cité-Soleil », avait fait savoir le communiqué du BINUH, rendu public à la mi-août. Roberson Alphonse