Le Nouvelliste
Situation de terreur à l’entrée sud de la capitale
April 20, 2020, midnight
Les gangs armés de Village-de-Dieu et de Grand-Ravine font la loi à l’entrée sud de la capitale depuis plusieurs jours. Selon des sources concordantes, au moins 6 personnes de la « population civile » ont été abattues le 14 avril dernier par des malfrats à Cité Plus. Les témoins ont indexé les bandits armés de Village-de-Dieu dans le cadre de cette tuerie. La zone a connu une autre journée de tension samedi. Des affrontements entre bandits armés de Baz Pilate et de Grand-Ravine ont été soldés par l’incendie de plusieurs maisons et au moins un mort. Les deux gangs armés se dédouanent de ce qui s’est passé. Chaque camp impute la responsabilité à l’autre. Plusieurs sources interrogées par le journal croient qu'il s'agit d'une bataille entre les gangs au sein de la 3e circonscription de Port-au-Prince pour le contrôle de territoire. « Le gang armé de Baz Pilate refuse de céder la 4e avenue aux gangs de Village-de-Dieu et de Grand-Ravine. Ces derniers sèment la pagaille dans la zone pour protester contre leur isolement. Depuis plus d’un mois, la police a placé plusieurs séparateurs dans des rues menant au Bicentenaire. Les bandits se sentent asphyxiés », a fait savoir une source au nouvelliste. C’est pour protester contre ces séparateurs que les bandits de Grand-Ravine ont érigé des barricades sur la nationale numéro 2 tôt ce lundi. Des tirs sporadiques ont été entendus. Ce qui a provoqué une situation de tension au niveau de la zone. Chauffeurs et passagers empruntant cette artère ont été contraints de faire demi-tour. Un témoin qui s’est confié au journal a indiqué que cette situation, ayant débuté vers les 7 heures, a duré plus de 3 heures. « J’habite à Fontamara. J'emprunte cette route tous les matins pour aller travailler. Ce que j’ai vu ce lundi matin était inédit. Il y avait des jets de pierres et des tirs à l’arme automatique. Les gens couraient dans tous les sens », rapporte cette dame qui travaille dans l’administration publique. Des agents de la PNH, équipés de chars blindés, ont dû intervenir pour repousser les bandits de Grand-Ravine et permettre la reprise de la circulation.