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Médecins Sans Frontières suspend ses activités à Port-au-Prince en raison de menaces

Nov. 19, 2024, midnight

Cette décision fait suite à une escalade de violences, dont un incident particulièrement grave survenu le 11 novembre, lorsque l’ambulance de (MSF) a été attaquée, entraînant la mort de deux patients et des agressions contre le personnel médical.Les semaines suivantes ont été marquées par des menaces répétées émanant de membres des forces de police haïtiennes. Ces menaces incluent des avertissements de mort et de viol, ainsi que des attaques directes contre les véhicules de MSF. Le 12 novembre, deux ambulances ont été interceptées par la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI), et des policiers ont menacé de tuer les membres de l’équipe dans les jours à venir.Une semaine plus tard, un chauffeur de MSF a été agressé verbalement par des policiers en civil, et le 17 novembre, une ambulance transportant un patient a été arrêtée par des agents du SWAT, menaçant d’exécuter le patient. Le 18 novembre, un policier armé a intercepté un véhicule de Médecins Sans Frontières, menaçant d’exécuter et de brûler le personnel et les patients de l’organisation.Face à ces attaques, MSF a pris la décision difficile de suspendre toutes les admissions de nouveaux patients dans ses cinq structures médicales à Port-au-Prince, ainsi que les transferts de patients, à compter du 20 novembre. Seuls les patients déjà hospitalisés continueront à recevoir des soins. Les activités médicales dans le sud du pays, notamment à Port-à-Piment, ne sont pas affectées par cette suspension.Christophe Garnier, chef de mission de MSF en Haïti, a exprimé son désarroi face à la situation : Il a ajouté que chaque jour de suspension représente une tragédie, car MSF reste l’un des rares prestataires de services médicaux dans un pays où les infrastructures de santé sont extrêmement limitées.MSF rappelle que ses équipes fournissent des soins à toute personne sur la base de ses besoins médicaux, sans distinction de race, de sexe ou de statut. Chaque semaine, l’organisation prend en charge en moyenne plus de 1 100 patients en consultations externes, ainsi que des survivants de violences sexuelles et des victimes de brûlures, parmi d’autres groupes vulnérables.L’organisation insiste sur le fait que, pour reprendre ses activités à Port-au-Prince, elle devra obtenir des garanties de sécurité et de respect de son mandat humanitaire et médical de la part des groupes armés, des groupes d’autodéfense et des forces de l’ordre.Cela marque une étape inquiétante pour l’aide humanitaire en Haïti, un pays déjà confronté à des défis de sécurité majeurs et à une crise sanitaire profonde. MSF, présente en Haïti depuis plus de 30 ans, reste engagée auprès de la population haïtienne, mais ses capacités à intervenir sont désormais sérieusement limitées par l’insécurité grandissante.