Le Nouvelliste
Miragoâne: avalanche de réactions suite à l’assassinat du policier Richardson André Vigne
Nov. 21, 2019, midnight
Les réactions pleuvent suite au meurtre, le mardi 19 novembre, de l’agent de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO) Richardson André Vigne, à Chalon, localité de la première section communale de Miragoâne. En plus des simples citoyens, des membres de l’opposition locale et des proches du pouvoir dans le département condamnent ce crime dont a été victime l’agent de la 24e promotion de la PNH et réclament justice en sa faveur. Lors d’une rencontre avec la presse mercredi, le porte-parole du Secteur démocratique et populaire dans la région, Bainet Gélus, a présenté ses sympathies aux proches et amis du défunt. « Son meurtre est un coup dur pour nous aussi car il était un ami, un sympathisant», a déploré Bainet Gélus au cours de cette conférence de presse consacrée à la sensibilisation de la population à la poursuite de la mobilisation visant le renversement du régime en place. Le membre de l’opposition locale a appelé à l’intervention d’un médecin légiste en vue de déterminer les circonstances du meurtre de l’officier de police ayant reçu un projectile à la clavicule. Présent à la conférence de presse de l’opposition, le maire titulaire de Miragoâne, Yves Métellus, a déploré lui aussi l’assassinat du policier André Vigne. Le conseiller municipal invite les autorités compétentes à œuvrer de manière à faire la lumière sur ce qui s’est passé, soulignant lui aussi la nécessité de recourir à la médecine scientifique. Richardson André Vigne, 29 ans, rappelons-le, a été tué au moment où des civils armés ont ouvert le feu sur une patrouille qui se trouvait à Chalon dans le cadre d’une intervention de la police pour faciiter la circulation sur la nationale # 2. Autre réaction, celle du vice-délégué de l’arrondissement de Miragoâne. « La justice doit faire sentir sa présence en capturant ceux qui sont impliqués dans ce crime», soutient Daniel Ponyon. Dénonçant la passivité des autorités judiciaires de la région, il en a profité pour déplorer, une fois de plus, les blessures par balle dont il a été victime le 18 novembre 2018 lors d’une manifestation anti gouvernementale à Miragoâne, et celles des 4 agents de l’Unité départementale de maintien d’ordre en mars 2018 dans cette même commune. Des actes qui, selon le vice-délégué Ponyon, demeurent jusqu’ici impunis. Le délégué départemental des Nippes abonde dans le même sens. « Richardson André Vigne n’est pas le premier policier à être assassiné dans de telles conditions. C’est inconcevable que de telles pratiques continuent de se reproduire dans le département », a laissé entendre Morel Espérance Bérard dans un message préenregistré parvenu à la presse. Le représentant de l’exécutif impute la responsabilité aux autorités judiciaires, indiquant que « les bandits qui opèrent dans le chef-lieu du département des Nippes le font à visage découvert » et que ceux qui les approvisionnent sont connus de tous. « Ce n’est un secret pour personne que la justice est quasiment inexistante à Miragoâne », a ajouté Morel Espérance Bérard. Le délégué départemental des Nippes exhorte la police nationale à assumer ses responsabilités. Parallèlement, le porte-parole de l’opposition dénonce l’arrestation de trois barricadiers mardi dernier à Chalon. Ces derniers auraient été bastonnés suite à leur arrestation, selon Bainet Gélus qui fait remarquer que les forces de l’ordre n’ont pas le droit de frapper un citoyen après l’avoir maîtrisé. Il révèle que leurs avocats sont déjà à pied d’œuvre en vue de faire triompher la justice dans le cadre de cette affaire. Pour Bainet Gélus, les barricadiers ne font que se battre pour le changement du pays.