Le Nouvelliste
Nouvelle démonstration de Jean-Charles Moïse au Cap-Haïtien
Nov. 17, 2020, midnight
Jean-Charles Moïse et des milliers de ses partisans ont manifesté, le mardi 17 novembre au Cap-Haïtien, contre le pouvoir de Jovenel Moïse. C'est la énième manifestation du leader de Pitit Dessalines contre le régime en place. Les manifestants, majoritairement vêtus en noir et rouge, les couleurs de Pitit Dessalines, ont pacifiquement arpenté les différents corridors du circuit allant de quartiers populeux comme Samarie, du centre-ville du Cap-Haïtien, pour aboutir à Vertières. Transporté à dos d'homme ou à motocyclette, le leader de Pitit Dessalines a créé la curiosité et l'admiration sur tout son passage. « Nou pa pè... (nous n’avons pas peur) », a lancé l’ancien parlementaire devant la mairie du Cap-Haïtien où des détonations ont obligé ses sympathisants à le mettre momentanément à couvert. Un mouvement de panique a fait fuir quelques protestataires, mais cela n’a pas empêché les manifestants de mettre le cap sur Vertières. Au pied du monument, quelques militants ont déployé les couleurs du parti, noir et rouge, sous les applaudissements nourris de la foule, deux ans auparavant des disciples de Moïse avaient hissé le bicolore noir et rouge au mât du site, cette fois jalousement gardé par des agents spécialisés de la police nationale. “ Kote Pitit Desalin yo?”, a encore lancé Jean-Charles Moïse. « Jiskobou », ont répondu ses disciples. Durant environ 15 minutes, Jean-Charles Moïse a dirigé ses diatribes contre le régime en place, mais également contre ses ”frères ennemis” de l’opposition. « Personne ne viendra prononcer de discours ici. Je vous ordonne de jeter par terre tout ce que le gouvernement déposerait sur le site », a déclaré Jean-Charles Moïse, qui qualifie l’opposition d’hypocrite. « C’est un signal contre l’international avec qui les partis traditionnels acceptent de s’unir quand il s’agit de négociations pour une prise de pouvoir... mais ils désertent quand il s’agit d’accompagner le peuple dans ses revendications, a dénoncé le leader de Pitit Dessalines. Ce sont des domestiques. » L’ancien parlementaire a clairement indiqué qu’il ne va pas s’associer à cette classe politique, incapable, selon lui, de satisfaire les désidératas du peuple haïtien, mais plutôt qu'il va se lier aux étudiants, paysans, ouvriers, travailleurs, les gens des quartiers défavorisés... pour une autre « révolution ». Jean-Charles Moïse donne rendez-vous ce mercredi 18 novembre devant l’ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince.