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Haïti/Crise : La Papda appelle à une nouvelle politique économique
July 13, 2018, midnight
P-au-P., 12 juil. 2018 [AlterPresse] --- La décision de l’État haïtien, d’augmenter les prix du carburant et qui a provoqué de violentes émeutes les vendredi 6 et samedi 7 juillet 2018, est qualifiée d’ “irresponsable et inopportune” par l’économiste Camille Chalmers, secrétaire exécutif de la Plateforme de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda).Cette décision, sur laquelle est revenue le gouvernement, n’a pas tenu compte de la situation de précarité, dans laquelle vit la majorité de la population, soutient l’économiste Chalmers dans un entretien accordé à AlterPresse.Il estime, toutefois, que l’exécutif dispose de moyens pour résoudre la crise socioéconomique, dont l’accès à plusieurs sources de recettes.Il suggère la mise en oeuvre d’une nouvelle politique économique, comprenant une nouvelle politique budgétaire et le contrôle de la contrebande au niveau de la frontière haïtiano-dominicaine.L’économiste prône aussi l’augmentation de la taxe sur l’alcool et le tabac, qui est au niveau de 12% actuellement en Haïti, contrairement au taux de 35% dans la régiondes Caraïbes.De même, les opérations de change quotidiennes, effectuées par les banques commerciales et estimées à environ 8 millions de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = 69.00 gourdes ; 1euro = 85.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui), pourraient subir une taxation légère.Le contexte de la tentative d’augmentation des prix des produits pétroliers est considéré, par Camille Chalmers, comme difficile pour la population haïtienne, subissant actuellement plusieurs chocs économiques.La dépréciation de la gourde par rapport au dollar depuis plus de trois ans, l’inflation à deux chiffres, au cours de ces deux dernières années, se situant autour de 11 à 15%, et les effets de la mauvaise gestion de la politique de dollarisation, sont, entre autres, les caractéristiques relevées par Chalmers.La décision d’augmenter les prix du carburant constituent un “mépris total” de la population. C’est une “violence” de l’État sur la population, renchérit-il.A côté de tout cela, le salaire minimum de 350.00 gourdes dans les zones franches ne couvre pas un tiers des besoins minimaux de survie des ouvrières et ouvriers de la sous-traitance, dénonce l’économiste, sans oublier la publication du budget controversé 2017-2018 qualifié de « criminel ».Ce budget a été rejeté par différents secteurs de la vie nationale.L’État haïtien doit prendre ses responsabilités pour permettre aux employeurs de reprendre leurs activités et créer à nouveau des emplois, déclare Chalmers.Mais, il dénonce l’exonération généreuse et des franchises douanières accordées à des entreprises florissantes en Haïti, sans aucune justification économique. Ce qui équivaut à une perte pour l’État de plus d’une dizaine de milliards de gourdes. [mj jf gp 12/07/2018 14:00]