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Le Nouvelliste

Plateau central : les enseignants refusent de reprendre le travail

Aug. 26, 2020, midnight

La réouverture des classes a été initialement prévue pour le 9 août de l'année en cours. Cependant, les enseignants, dans la quasi-totalité des établissements scolaires du Plateau central, ont, pour les trois semaines du mois d’août, boudé la rentrée. Les cris fusent de tous les recoins de la ville de Hinche, lundi. Les rues longeant la route des Lattes en passant par Oreste Zamor et Village-Créole sont bondées d'élèves. Ils réclament la présence des maîtres dans les salles de classe. Ils ont barricadé l’angle des rues Dumarsais Estimé, Village-Créole et des Lattes. Aidés de certains enseignants, ils ont tenté de verrouiller l’entrée ouest du tribunal de première instance de Hinche, la barrière principale de la DDE-Centre. Au Lycée Dumarsais Estimé et au Lycée Charlemagne Péralte de Hinche, depuis la réouverture des classes, les élèves se sont présentés, mais les enseignants se sont fait attendre. « Depuis 9 août, nous n'avons eu qu'un cours avec un seul professeur. Les autres sont absents », explique un élève de 9e année fondamentale. Même remarque du côté des élèves de philo des lycées Charlemagne Péralte et Dumarsais Estimé et de l'École nationale Immaculée Conception de Hinche, prenant part à la « marche solidaire des élèves des écoles publiques du département » pour exiger le retour des enseignants dans les salles de classe. Même son de cloche du côté des élèves des lycées Capois La mort de Thomassique, Pierre Sully de Maïssade, Vaudré Bellot de Cerca-Carvajal et Sténio Vincent de Cerca-la-Source. « Nous avons eu des cours depuis la deuxième semaine d'août. Et, après, plus rien. Or, nous devions avoir cours dès la rentrée jusqu'à la date requise pour les examens d'État, ce qui commence à nous inquiéter », se lamente Christiane Jean, au nom de ses camarades de la philo. Si la majorité d'entre eux ont eu la chance de bénéficier au moins d'une heure de cours, ce n'est pas le cas d'Avenot Pierre, élève de philo à Thomassique.  Ce dernier, venu de bas Carneille, localité limitrophe à l'ouest par le quartier Los Palis (Hinche ) et à l'est par la section Matelgate (Thomassique ), dit noter plus de quatre heures avant qu'un de ses professeurs ne réponde à l'appel. « Ce lundi, il est presque 12 heures. Et, jusqu'à présent, je n'ai vu aucun enseignant franchir le seuil de la classe. Pourtant, j'ai cours de 7h à 13h00. Je suis obligée de rester jusqu'à midi », s'indigne-t-elle, ajoutant que « si les professeurs ne reprennent pas la craie le mois prochain, ce sera une année perdue. Au lieu de rester à ne rien faire à l'école, il vaut mieux étudier à la maison », ajoute-t-elle. Un enseignant, sous le couvert de l'anonymat, justifie l'absence des enseignants par le fait que la rentrée était initialement prévue pour le 5 septembre sans que le MENFP couvre les frais à sa charge, sans oublier l'appel à la désobéissance civile lancé par le syndicat d'enseignants local. « Ceux qui ont dispensé des cours sont les plus conscients et leurs enfants fréquentent les établissements où ils entendent dispenser leurs cours », a indiqué ce dernier en train de dispenser son cours dans une école publique de la place.