Le Nouvelliste
Saint-Marc : le parquet confirme l'existence de plus d'une dizaine de mandats d'amener
March 4, 2020, midnight
Intervenant dans la presse locale cette semaine, le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Saint-Marc, Grand-Pierre Estimé, a admis l'existence de plus d'une dizaine de mandats d'amener contre des personnes ayant commis des infractions lors des troubles sociaux politiques de la période « peyi lòk ». Une déclaration qui est venue confirmer les inquiétudes exprimées par des opposants politiques locaux depuis le mois de novembre de l'année dernière. Depuis près de quatre 4 mois, des leaders des structures politiques locales, fers de lance des derniers mouvements qui ont paralysé le pays à la fin du second semestre de l'année dernière, ont fait état de 19 mandats d'amener prêts à être émis contre leurs militants. Des dénonciations rejetées, à cette époque , par les autorités judiciaires et politiques. « Ils ont leur lot de mandats signés et antidatés prêts à être lancés », a martelé Jeff Xavier du MOSA (Mouvman pou sove Ayiti) qui a dénoncé la mise en branle de la répression politique par le pouvoir exécutif. Il a fallu attendre l'arrestation de Daniel Daméus, alias Damel, coordonnateur de MOPOSM (Mouvement pou sove Sen-Mak), le 24 février dernier, pour avoir une confirmation officielle au sujet de ces fameux mandats. Suite à une plainte de l'ancien candidat à la députation Jean-Hugues Narcisse qui, selon lui, a essuyé des jets de pierres dans le quartier de La Scierie, en provenance du toit de la maison de M. Daméus, ce dernier ainsi que deux autres personnes furent arrêtés le lendemain. Seul M. Daméus est retenu en raison de l'existence d'un mandat d'amener du parquet, portant la date du 30 octobre 2019, a fait savoir son avocat Me Voltaire Mauril. Sans le savoir, l'activiste politique était recherché, a poursuivi l'avocat, pour tentative d'incendie, destruction de véhicule et association de malfaiteurs. Selon les explications du commissaire Estimé, la police a mis autant de temps pour effectuer les arrestations, parce qu'elle n'était pas en mesure d'aller en permanence au domicile des suspects, mais elle les recherche activement. Évoquant les tentatives d'incendie du sous-commissariat de l'entrée sud de Saint-Marc, celle des deux BNC et autres actions répréhensibles posées lors de la période « peyi lòk », le commissaire Grand-Pierre a déclaré que l'arrestation n'a rien de politique. « Les gens qui ont commis ces infractions savent très bien que la justice se doit de sévir contre eux”, a-t-il laissé entendre.