this used to be photo

Le Nouvelliste

Nader Joiséus estime avoir été victime d’un piège à la Cour des comptes

Sept. 24, 2020, midnight

En général, les dossiers sont envoyés à la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif par le biais d’un messager. Mais cette fois, en fonction de l’importance et du poids de ce projet de contrat, le ministre a tenu personnellement à faire le déplacement pour s’assurer qu’il ne manque aucun document dans le dossier lors de sa réception. « Le dossier est volumineux et pèse lourd, je ne voulais pas prendre le risque de laisser un dossier aussi sensible entre les mains d’un simple messager. J’ai  alors pris la décision d’aller moi-même le déposer à la Cour supérieure des comptes pour être sûr qu’il y a été reçu sans aucun document manquant », fait savoir le ministre qui, dans un premier temps était resté dans son véhicule dans la cour de l’institution pendant que son messager était allé déposer le dossier. « Quand j’ai remarqué qu’il avait mis du temps, je suis allé lui dire qu’il devait se dépêcher et m’assurer que le dossier était déposé au bon endroit», a précise Nader Joiséus qui voulait se rendre en Conseil des ministres.       Le ministre rejette les déclarations du président de la Cour selon lesquelles il s’est introduit dans une zone stérile qui est interdite aux visiteurs. « Je suis resté au seuil de la porte», rétorque Nader Joiséus, affirmant qu’il n’avait pas voulu y entrer. « L’agent de sécurité m’a fait signe de la main pour me faire comprendre que je pouvais entrer. Je lui ai demandé s’il était sûr, il m'a répondu par l'affirmative », raconte Nader Joiséus, soulignant que les employés l’avaient bien accueilli tout en recevant les documents. L’ancien responsable du SEEUR rapporte que c’est à la sortie qu’il avait remarqué le président de la Cour dans une conversation téléphonique avec le Premier ministre. «  Il parlait très fort et disait au PM que je suis venu avec des gens armés jusqu’aux dents pour prendre possession des dossiers PetroCaribe. Il a ensuite donné l’ordre de fermer la barrière principale », précise Nader Joiséus. Après avoir eu une petite discussion avec le président de la Cour qui, selon lui, a menti sur la façon dont il a rapporté les faits au Premier ministre au téléphone, Nader Joiséus raconte qu’il est par la suite retourné dans sa voiture jusqu'à ce que le Premier ministre soit venu en personne le chercher. « C’est tout, rien de plus », a-t-il déclaré. Le ministre des travaux publics, Transports et Communications qui a été très dur envers les juges de la CSCCA lors de la sixième édition du dialogue communautaire le 6 septembre dernier au Palais national. Son attitude a contraint le Premier ministre à présenter des excuses publiques à la Cour. « Je n’y avais pas pensé. Si tel était le cas, je m’imagine que le piège aurait été pire », dit-il. Nader Joiséus dit rester convaincu qu’on lui avait tendu un « piège ». Le ministre des TPTC pense que les juges étaient au courant de sa venue.   Le projet de contrat avec la compagnie General Electric a été retourné le 17 août dernier pour de nombreuses irrégularités. La première fois, le dépôt avait été effectué par un messager. « Il n’y avait pas autant de documents dans le dossier, il n’était pas aussi lourd », avance le ministre qui affirme prendre ce dossier à cœur.