Le Nouvelliste
« La vie de nos collègues est en danger » : 70 professeurs de l’UEH dénoncent et condamnent
Dec. 30, 2019, midnight
« La vie de nos collègues est en danger, car ces menaces les placent dans des situations psychologiques et familiales difficiles qui les empêchent de poursuivre leurs activités correctement », peut-on lire dans une note de solidarité en date du 29 décembre 2019 signée de soixante-dix professeurs de l’Université d’État d’Haïti (UEH), acheminée à la rédaction, pour dénoncer et condamner des attaques formulées par un groupe d’individus dans un tract circulant sur les réseaux sociaux. Se réclamant du groupe « Mouvman etidyan revolisyonè ayisyen (MERA) », un tract partagé sur les réseaux sociaux identifie clairement le recteur de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH), les doyens des différentes facultés contre qui ils profèrent des graves menaces de « dechoukaj ». « Nous connaissons leurs domiciles, lieux de loisirs, parcours quotidiens, les restaurants qu’ils fréquentent, là où travaillent leurs femmes et les écoles que fréquentent leurs enfants… », lit-on dans ce tract qui semble affoler les professeurs, soulignant que rien ne peut justifier de telles pratiques qui s’apparentent au banditisme. « Nous ne pouvons prendre à la légère de telles dérives et invitons tous les étudiants à se ressaisir et à condamner avec la dernière énergie les éléments mal lunés qui ne font pas honneur aux valeurs de paix, de solidarité et de justice qui inspirent notre mission», soutiennent-ils dans leur note. Les professeurs disent par ailleurs condamner avec la plus grande fermeté les menaces récurrentes, précisent-ils, formulées par ce groupuscule. « La menace prend une dimension particulière puisqu’elle s’étend aux parents et familles des collègues pris à partie », déplorent les signataires, rappelant que « l’Université d’État d’Haïti est et doit rester un espace de production de connaissances afin d’améliorer les conditions de vie de la population et non pas un lieu où un petit groupe de réactionnaires fascistes qui se disent révolutionnaires dictent leur folie ». La note est endossée par les signatures suivantes: Dieuseul PREDELUS, Jean Marie THÉODAT, Bogentson ANDRE, Jhon Picard BYRON, Francklin BENJAMIN, Chantal NOËL, Hénec DORSINVILLE, Paul AROLD, Jean-Lucien LAURATY, Dominique JANNINI, Odile REIHER, Marc Manuel FLIMERLUS, James ENGE, Maxwell Pierre BELLEFLEUR, Wilgens SYLVAIN, Dieutès DESMOSTHÉNE, Edouard GARDIMY, Jean Waddimir GUSTINVIL, Jean Rony MEDY, Bidalson CADELUS, Jean Michel GABRIEL, Berthony PIERRE LOUIS, Jean Hénold BUTEAU, Jean Gardy ESTIMÉ, Anel Pierre NELSON, Jonathan SYLVESTE, Guarry MONTROSE, Edelyn DORISMOND, Eddy SAINTAIMÉ, Jean Marie Raymond NOËL, Junot FÉLIX, Odonel PIERRE-LOUIS, Achis CHERY, Yvesner MARCELIN, Janin JADOTTE, Nixon CALIXTE, Jean Keveny INNOCENT, Carole SASSINE, Jean KILOGRAMME, Clermont SIDONIS, Andy PIERRE, Fritz Berg JEANNOT, Guy Gérald MENARD, Muriel ANTOINE, Sterlin ULYSSE, Cléberson JEAN-LOUIS, Jean Wilner PETIT, Yvens PHILIZAIRE, Mario LAROCHE, Margareth RENE, Thadal ÉTIENNE, Rubenson MAREUS, Renauld GOVAIN, Luc SMART, Gary PAUL, Jhon Fritz TONY, Kinson VERNET, Lesly DEJEAN, Mickens MATHIEU, Yves Paulo CHERESTAL, Marc Félix CIVIL, Marie Chantal DUMAY, Gusti GAILLARD, Samuel PIERRE, Rodeney CIRIUS, Kendy VALMONT, Ophny Nicolas CARVIL, Ronelson STINFIL, Fils-Lien Ély THELOT, Karine Jadotte BOUCHEREAU.