Le Nouvelliste
Joe Biden redonne espoir à des millions de sans papiers, dont les détenteurs haïtiens du TPS
Jan. 20, 2021, midnight
Cette action du président démocrate marque une rupture avec les politiques d'immigration restrictives qui ont défini les quatre dernières années sous Donald Trump et constitue un véritable bol d’air pour les plus de 10,5 millions d'immigrants sans papiers vivant actuellement aux États-Unis, dont beaucoup vivent dans la peur d'être expulsés et déracinés de leurs familles depuis des années. « Au cours des quatre dernières années, les bénéficiaires du TPS, y compris moi-même, les bénéficiaires de DACA et nos familles ont vécu dans la peur et une grande détresse. Mais nous avons résisté et contre-attaqué. Nous nous sommes organisés, nous avons travaillé dur, jour et nuit. Et nous nous sommes battus pour nos droits et notre vie. Aujourd'hui, nous célébrons notre victoire. À partir de demain, nous continuerons de plaider auprès de l'administration Biden-Harris et du Sénat pour notre résidence permanente. Sablons ensemble le champagne », a posté sur son compte Facebook Farah Larrieux, récipiendaire du Statut de protection temporaire (TPS en anglais), et très active au sein de la communauté haïtienne de la Floride. Environ 60 000 Haïtiens ont bénéficié du TPS après le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010. Cette proposition législative était très attendue non seulement par les récipiendaires haïtiens, mais aussi par l’ensemble des plus de 300 000 bénéficiaires du TPS qui se voient donc offrir une voie accélérée vers la citoyenneté américaine. Au début du mois de décembre 2020, le Département américain de la sécurité intérieure (DHS) avait prolongé pour neuf mois le TPS qui était censé expirer début janvier 2021 pour environ 400 000 immigrants, dont plus de 50 000 en provenance d’Haïti. Dans des propos relayés par le Miami Herald, Marleine Bastien, fondatrice et directrice exécutive du Family Action Network Movement (FANM), a constaté que ce projet de loi complet sur la réforme de l'immigration qui couvre tout le monde arrive en retard, et néanmoins elle espère seulement que les législateurs des deux camps sont prêts à se mettre au travail. «Nous sommes prêts à mobiliser la Floride et je sais que si l'équipe de Biden-Harris montre qu'elle est sérieuse à ce sujet, elle verra comment nous pouvons nous mobiliser», a déclaré au Miami Herald Marleine Bastien, partisane de longue date d'une réforme globale de l'immigration. «Ce sera une bataille difficile. Mais je pense que c’est une bataille que nous pouvons gagner. » Cette loi américaine sur la citoyenneté de 2021 permettrait aux immigrants sans papiers de demander un statut juridique temporaire et leur donnerait la possibilité de demander des cartes vertes après cinq ans s'ils réussissent les vérifications de leurs antécédents et paient leurs impôts. Les rêveurs, les titulaires du statut de protection temporaire (TPS) et les travailleurs agricoles immigrants qui satisfont à des exigences spécifiques seraient immédiatement éligibles aux cartes vertes en vertu de la législation. Après trois ans, ces détenteurs de la carte verte pouvaient demander la citoyenneté. Comme toute législation, elle fera l'objet de négociations au Congrès. Pour adopter la législation, le président Biden devrait persuader 60 sénateurs, dont au moins 10 républicains, de soutenir le projet de loi. Et si elle était adoptée, cette législation constituerait la plus grande refonte de l'immigration depuis que Reagan a accordé à 3 millions de personnes une amnistie en 1986. Dans l’ensemble, la nouvelle proposition soumise par le président Biden appelle à une technologie améliorée pour renforcer la sécurité aux frontières et offre une aide de 4 milliards de dollars pour s'attaquer aux causes profondes de la migration en provenance d'Amérique centrale, comme la violence et la pauvreté. Elle interdit également la discrimination fondée sur la religion dans la prise de décisions en matière d'immigration - une décision qui est adoptée en faveur de la communauté musulmane. Trump avait interdit aux voyageurs en provenance de pays à majorité musulmane l'entrée aux États-Unis. Source combinée